Gilles Verlant
"Avec Bygcollector, on veut devenir le site référence pour les collectionneurs"

<< Retour au début de l'interview

Passons à votre site Bygcollector, destiné aux collectionneurs de disques et de magazines...
Le site existe depuis 18 mois. Nous sommes passés par tous les stades : euphorie, crash... En fait, le site repose financièrement sur mes frêles épaules : je rémunère avec mes deniers le webmaster Loic Picaud, qui fait à peu près tout, il entretient le site, la base de données, fait l'interface avec nos fournisseurs. Mais on espère bientôt trouver des sous pour avoir les moyens de nos ambitions, c'est-à-dire devenir le site référence pour les collectionneurs de musique et de cinéma. On propose une base de données de disques vinyls, CD, magazines, etc. Bref toute pièce qui n'est plus éditée, en édition limitée, rare, voire avec des erreurs... Par exemple, à la sortie du dernier album de Radiohead, "Kid A", il y a eu une erreur de pressage énorme. Une chanson du groupe Pearl Jam s'est insérée dans la première piste du CD ! Quand il s'en sont aperçus, 5 ou 10 000 CD étaient déjà partis dans la nature. La maison de disque a proposé un échange, mais beaucoup de gens ont gardé ce collector !

Vous définiriez Bygcollector comme un site marchand ou une base de données ?
L'un ne va pas sans l'autre. On veut vivre de ce commerce. Vu le nombre de collectionneurs, il y a un gisement énorme de collectors. Et le collectionneur est toujours à la recherche d'informations. On offre à la fois des informations et des moyens de se procurer l'objet recherché. On veut privilégier le flux tendu avec les disquaires, bouquinistes et collectionneurs qui nous approvisionnent. Par ailleurs, Bygcollector est une émanation de ma société Bygproduction, par laquelle je fais du consulting, j'ai conçu pas mal d'émissions consacrées à des artistes comme Gainsbourg, Hallyday, Françoise Hardy, etc. Au fil du temps, on a amassé une énorme bibliothèque de 15000 magazines ! Et on est loin d'avoir encore tout mis dans notre base de données.

Quel sont vos points forts ? La chanson française ? Les sixties  ?
Au niveau de la presse, on ne propose que des magazines ou livres francophones (Rock et Folk, Best, Les Inrockuptibles, Jukebox, etc.). Pour ce qui est des disques, on cible tous azimuts, en international. On ne se limite pas à un seul domaine. Et on propose le site en anglais pour les collectionneurs étrangers. On a beaucoup de fans des Beatles, de Bowie, des Stones... La plupart de leurs demandes sont assez prévisibles. Mais parfois, on a aussi des requêtes plus que surprenantes, comme des fans de Chantal Goya. Un jour, on a aussi vendu un magazine avec Polnareff en couverture à des collectionneurs japonais !

Est-ce que l'on peut vous demander de trouver des pièces que l'on recherche? Quels sont les délais pour une réponse?
Dans l'état actuel des choses, il vaut mieux envoyer une "want-list", une liste de pièces que vous recherchez. On soumet les requêtes à nos fournisseurs. Mais bon, le propre du collectionneur est d'être patient. On n'est pas Amazon quand même ! On essaye de répondre sur un maximum de pièces. Mais cela reste évidemment difficile de trouver un collector. La question du prix entre aussi évidemment en jeu...

Pour les achats, le site est-il sécurisé ?
Pas encore pour des raisons de compatibilité de base de données... On y travaille. On attend un devis de notre hébergeur. On est également en négociations avec des investisseurs pour avoir plus de moyens.

Les collectionnneurs peuvent-ils eux-même venir enrichir la base de données, s'ils ont des pièces à vendre?
Déjà, les collectionneurs peuvent nous proposer leurs pièces qu'ils veulent vendre. Par ailleurs, on est en train de travailler sur une interface qui permette à nos fournisseurs (essentiellement des disquaires) de venir enrichir la base. Ce serait aussi intéressant pour les collectionneurs avec lesquels on travaille. Par contre, on n'envisage pas de système de forum par exemple, où les collectionneurs pourrait traiter directement entre eux. Bygcollector surveille la qualité des objets vendus. Or n'importe qui peut vendre un disque dans un forum et mentir sur sa qualité. On ne serait plus en mesure de garantir la qualité des objets à vendre.

Propos recueillis par Muriel Drouineau le 03/04/2001