Ce que les Chinois possèdent en France

Ce que les Chinois possèdent en France Au sein d'une économie émergente pourtant en panne de croissance, les grands groupes chinois font de plus en plus leur marché à l'international et notamment en France. Qu'y possèdent-ils ?

Investir à l'étranger est devenu un moyen pour les fortunes chinoises de placer leurs fonds en profitant de taux d'intérêt bas et d'un accès au crédit facilité auprès des banques chinoises, dans un pays à l'économie et au cours du yuan plus que jamais en berne. Dans cette course à l'acquisition et aux implantations, la France est courtisée : sa situation géographique au carrefour de l'Europe, sa main d'oeuvre de qualité, le dynamisme de ses secteurs viticoles ou laitiers… attirent des consortiums chinois à l'ambition et aux moyens démesurés. Le Club Med, l'aéroport de Toulouse-Blagnac, le Louvre Hôtels Group et ses 820 établissements, ou encore le FC Sochaux, sont d'ores et déjà passés sous pavillon chinois. Pour en savoir plus sur ce que la Chine a acquis et où elle s'est implantée dans l'Hexagone, cliquez sur l'image ci-dessous :

La Chine va-t-elle racheter la France ? 

L'appétit des investisseurs de l'empire du Milieu semble sans limite, notamment en France. Un effet à relativiser : d'après le récent rapport d'attractivité réalisé par Business France, 1 014 projets d'investissements étrangers ont été recensés dans l'Hexagone en 2014. Parmi eux, seuls 45 venaient de Chine. Cette dernière était largement dépassée par les Etats-Unis, premiers investisseurs étrangers en France (234 projets), l'Allemagne (168 projets) et le Royaume-Uni (104 projets), mais aussi l'Italie (94) ou le Japon (66). Toutefois, si leurs projets sont moins nombreux, ceux des Chinois sont souvent de grande envergure et, diffus, concernent de nombreux secteurs. Leurs investissements directs restent pour la plupart bien accueillis, dans la mesure où ils créent aussi des emplois : d'après l'Insee, en France, un salarié sur sept travaille au sein d'une entreprise étrangère pour ce qui est du secteur marchand. Et en 2014, les implantations chinoises ont fait naître à elles seules 960 emplois. Pour Fabien Piliu, journaliste économique suivant la conjoncture à La Tribune, la Chine n'est ni un ogre, ni un père-noël. "Elle est simplement devenue un acteur majeur de la mondialisation. Comme la France. En plus puissante."

Des vignobles et des bars-tabacs

Si les Chinois investissent intensivement en France, y compris auprès de marques prestigieuses - ils ont racheté en cinq ans plus de 75 vignobles bordelais -, les fleurons de l'économie tricolore ne sont pas la seule porte d'entrée de la Chine dans l'Hexagone : les commerces de proximité, pressings, supérettes ou bars-tabacs font aussi partie des nouvelles cartes du pays émergent. Exponentiels, les investissements chinois tous domaines confondus ont grimpé de "presque inexistants" au début des années 2000 à 4,2 milliards d'euro en 2015.