Brevet des collèges boycotté ? "Une réaction un peu ridicule" pour la FCPE

Brevet des collèges boycotté ? "Une réaction un peu ridicule" pour la FCPE Le président de la FCPE, Paul Raoult, considère que l'appel d'un des syndicats d'enseignants à "boycotter" le Brevet des collèges ne serait pas suivi s'il se concrétisait.

La mobilisation des professeurs de collège contre la réforme de Najat Vallaud-Belkacem va-t-elle prendre de l'ampleur ? L'appel du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc) à boycotter l'organisation du Brevet des collèges fait entrer le conflit entre l'Education nationale et les enseignants mécontents dans une autre dimension. C'est désormais la crainte de voir les élèves de 3e pénalisés qui s'installe dans le débat. Pour Paul Raoult, le président de la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves (FCPE), première fédération de parents d'élèves du public, joint par Linternaute.com, les syndicalistes à l'origine de cette appel "se trompent de cible". "Cela ressemble à la colère d'un enfant qui n'a pas ce qu'il voudrait, c'est une réaction un peu ridicule". Déplorant une "réaction à chaud", le président de la FCPE "ne croit pas" que cet appel sera vraiment suivi d'effets. "Les enseignants ont à coeur les intérets des enfants. Et la plupart ne veulent pas se mettre les parents à dos".

"France : les professeurs dans la rue contre la réforme du collège"

La réforme du collège est en passe de devenir un sujet de crispation d'importance à quelques semaines des examens. "C'est devenu politique" analyse Paul Raoult, qui considère que la manifestation des enseignants, mardi, n'a pas été à la hauteur des attentes des organisateurs. "Quelques syndicats ont fait beaucoup de buzz. Mais c'est plus facile d'être dans l'opposition que dans la proposition" estime-t-il, admettant que les craintes des professeurs sont légitimes. "Qu'il y ait des inquiétudes de la part des enseignants, c'est assez saint" juge-t-il.

Réforme du collège : "l'argument du nivellement par le bas est incohérent"

Depuis mardi, l'opposition politique gagne de la voix. Nicolas Sarkozy dénonce dans Le Figaro de ce jeudi "un coup de force" de la part du gouvernement. "C’est le contraire de la méthode qui devrait prévaloir dans une République moderne digne de ce nom". Pour l'ancien président, l'exécutif "organise ni plus ni moins le nivellement de l'école de la République". Un argumentaire sur le fond que le président de la FCPE rejette en bloc : "Pourquoi le fait de permettre à un maximum de collégiens de réussir ferait échouer les autres ? Dès que l'on agit pour une plus grande démocratisation des enseignements, on entend l'argument du nivellement par le bas. C'est incohérent. En contrepartie de la suppression des classes bilangues, les cours de langues vivantes seront plus importants pour l'ensemble des élèves du collège".

Jusqu'où ira la mobilisation des professeurs ? Pour le président de la FCPE, "tous les professeurs ne sont pas forcément syndiqués" et la grogne n'est pas nécessairement représentative de l'ensemble du corps enseignant. L'appel du Snalc au bloquage des épreuves du brevet du collège n'a d'ailleurs pas été suivi, pour l'heure, par le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire.

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