Résultats du bac et du brevet 2015 : les prénoms des bons élèves

Résultats du bac et du brevet 2015 : les prénoms des bons élèves Voici qui en dit long sur les formes d'inégalités sociales qui traversent la société française : en comparant les prénoms de ceux qui ont d'excellents résultats au bac à ceux qui réussissent moins bien, on peut dégager certains enseignements sociologiques.

Alice, Louise, Juliette, Diane, Théophile ou Augustin... Les brillants élèves du baccalauréat peuvent aussi être identifiés, toutes choses égales par ailleurs, par leur prénom. C'est ce qui se dégage de l'étonnante petite étude effectuée par le sociologue Baptiste Coulmont, auteur notamment en 2014 de l'ouvrage "Sociologie des prénoms" (La Découverte). Ce dernier a réalisé un graphique en sélectionnant de nombreux prénoms sur un large échantillon de 350 000 candidats ayant obtenu au moins 8/20 aux résultats du baccalauréat général et technologique de cette année. Le but : établir une représentation visuelle des prénoms des candidats ayant décroché une mention "très bien" (voir ci-dessous).

"Bac : tout savoir sur les résultats"

On découvre ainsi des différences significatives entre les élèves selon les prénoms qu'ils portent. A titre d'exemple, 21,9 % des candidates prénommées Joséphine ont obtenu une mention "Très bien". Les Diane, Apoline, Alice, Gabrielle, Théophile ou Alix sont presque aussi nombreux a avoir eu plus de 16/20 à l'examen. En revanche, seul 2,6 % des Dylan ont obtenu une mention très bien. Le taux est aussi assez faible chez les Mohamed, Anissa, Steven, Jordan, Dylan, Cindy ou Sofian. "Le prénom est le reflet indirect de l'origine sociale. D'une année sur l'autre, les variations peuvent être importantes, surtout pour les prénoms peu fréquents (donnés à moins de 300 personnes)" explique le sociologue sur son blog. Le chercheur donne au sujet de son travail davantage d'éléments explicatifs. Ce qu'il faut garder à l'esprit, c'est que cette démonstration empirique ne peut conduire à aucune conclusion déterministe : ce n'est pas parce qu'on s'appelle Joséphine que l'on réussit mieux ou parce que l'on s'appelle Mohamed que l'on a forcément de moins bons résultats. D'une certaine manière, ce travail photographie simplement certaines formes d'inégalités sociales, si l'on admet que certains prénoms sont davantage portés dans certaines catégories sociales plutôt que dans d'autres.

Graphique de Baptiste Coulmont :

En abscisse la proportion de mention "très bien", en ordonnées le nombre de candidats, par groupe de prénom :

EN VIDEO - Scènes de joie lors des résultats du bac :

"Baccalauréat : les résultats sont tombés, c'est dans la boîte (ou presque)"