Nostradamus : ses prédictions qui se sont (presque) réalisées

Nostradamus : ses prédictions qui se sont (presque) réalisées En plus de mourir au jour mais aussi à l'heure qu'il avait prédits (selon la légende), Nostradamus a prophétisé de grands événements dont certains ont une ressemblance troublante avec l'Histoire. Ses prédictions se sont-elles vraiment réalisées ?

Grand Incendie de Londres, Révolution française, chute du Shah d'Iran... Le "prophète" provençal de la Renaissance Nostradamus a prédit des centaines d'événements de l'Histoire dans ses dix Centuries de 969 quatrains, (soit 10 groupes de 100 textes comprenant chacun près de 1000 vers poétiques). D'après feu Jean-Charles de Fontbrune, auteur de plusieurs études sur le sujet, les prophéties de Nostradamus, parues en 1555, sont "avant tout des avertissements lancés à l'homme, et non un calendrier de prévision". D'autres les voient comme un miroir de l'humanité, permettant de déchiffrer son avenir. Voici une sélection des prédictions les plus troublantes de Nostradamus, concernant pour la plupart des événements ayant déjà eu lieu. Certaines sont proches de ce qui s'est vraiment passé, d'autres sont fausses. Découvrez-les en cliquant sur l'image ci-dessous :

Qui était Nostradamus ?

Michel de Nostredame, dit Nostradamus, fut d'abord un grand médecin, celui de Catherine de Médicis, épouse du roi de France Henri II. Mais il fut aussi astrologue auprès de la reine et portait aussi les casquettes de philosophe, historien, homme de science, poète et "prophète". Le terme "astrologue" est à prendre avec des pincettes : le spécialiste français de Nostradamus Jean-Charles de Fontbrune parle plutôt d'"astronome" du XVIe siècle : "[Il] faisait juste des horoscopes mais ne prophétisait rien à partir des astres". Né en 1503, mort en 1566, l'apothicaire (ancien terme pour pharmacien) a passé une bonne partie de sa vie en Provence, bien que voyageur. Il y prédit l'avenir dans un bol d'eau, mû par "l'inspiration divine".

En 1545, Nostradamus est  notamment déjà connu pour ses remèdes aseptiques. Des masques anti-peste dont il est le concepteur. Son premier Centurie de quatrains, ou prédictions de quatre lignes regroupées par centaines, a été écrit en 1555. Ses livres font toujours parler d'eux aujourd'hui. Et la question de la véracité de ses visions divise depuis 500 ans. Voyant ou imposteur ? Il y a sans doute encore aujourd'hui autant de partisans que de détracteurs de ce "prophète" provençal de la Renaissance.

L'avis pragmatique d'un agrégé d'Histoire

Hugo Coniez est agrégé d'Histoire, directeur d'études à Sciences Po et auteur de "Les grandes énigmes de l'Histoire pour les Nuls" publié chez First Editions en 2016. Dans son ouvrage, il met les pieds dans le plat concernant Nostradamus : "Un constat s'impose. Aucun événement n'a jamais été annoncé à l'avance par une prophétie de Nostradamus. C'est toujours a posteriori que l'on a interprété ses quatrains dans un sens ou dans l'autre". Il cite pour appuyer ses dires le célèbre quatrain "Le lyon jeune, le vieux surmontera", qui n'a été associé à la mort accidentelle du roi Henri II dans un duel qu'au milieu du XVIIe siècle (un siècle après les faits). Ou l'horoscope réalisé par Nostradamus à la demande de Catherine de Médicis : il y prédisait que le futur roi Charles IX allait vivre 90 ans. Celui-ci est mort en 1574, à 23 ans.

Mais que dire de certains quatrains qui semblent coller à des détails troublants d'événements du futur ? Hugo Coniez prend l'exemple du quatrain de la "fuite à Varennes du roi Louis XVI en 1791" pour relativiser cette impression : "Plus de trente localités portaient le nom de Varennes dans la France du XVIe siècle". De même, les vers sont souvent commentés par les partisans de Nostradamus un peu comme ça les arrange, souligne l'historien. "Dans le quatrain 'Un empereur naîtra près d'Italie', on se garde en général de trop commenter le vers (...) [qui] suppose (...) que [l'] empire préexiste à l'empereur, alors que Napoléon Ier fut le fondateur du sien."

En somme, les quatrains poétiques représentent "un fascinant jeu d'écriture", conclut Hugo Coniez, dont les textes "se prêtent à absolument toutes les interprétations".