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27/10/2006

Laurent Wauquiez : "Je suis pour que le salaire des députés dépende de leur temps de présence"

Invité en chat le 26 septembre, le député UMP de Haute-Loire Laurent Wauquiez a répondu à vos questions sur son parcours, ses activités parlementaires, son livre et ses perspectives pour 2007.

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"Etre député à 29 ans, c'est un atout"

Pourquoi cette accumulation de diplômes ? Par facilité ? Par ambition ?

Laurent Wauquiez Parce que je ne pouvais rien faire d'autre ! Plus sérieusement, j'ai adoré découvrir de nouvelles disciplines et notamment apprendre l'arabe et faire de l'histoire. Après, pour être très franc, je trouve qu'en France on met en avant à l'excès ses diplômes et ça m'énerve toujours. Je suis très fier de mes études, je n'étais pas originaire d'une famille particulièrement favorisée et j'ai beaucoup travaillé pour. Mais ensuite on fait ses preuves au jour le jour. On peut avoir fait de supers études et être un vrai con, et vice versa. Il faut bien garder les pieds sur terre.


Comment vous est venue l'idée de vous lancer dans la politique ? Aviez-vous toujours pris des engagements publics de ce genre ?

Un peu par hasard. Je viens surtout du monde associatif. Je pense que c'est aussi dû à ma rencontre avec Jacques Barrot, que je raconte dans le livre "Un huron à l'Assemblée nationale". En fait, j'ai commencé en m'occupant de l'organisation d'Intervilles ! Vous lirez ça dans le bouquin... Il faut bien que je fasse ma pub !

 

Quel était votre métier avant d'être député ?

Je travaillais pour le Conseil d'Etat, un organisme qui fait de la médiation entre les citoyens et l'Etat, pour faire bref.


Comment êtes vous perçu par vos congénères, qui sont en grande majorité plus âgés que vous ? Pensez-vous que cela soit un atout ?

Etre député à 29 ans, c'est un atout. J'en parle beaucoup dans mon livre "Un huron à l'Assemblée nationale", avec pas mal d'anecdotes. Mais parfois mes chers collègues trouvent que je secoue trop la poussière et que je parle de choses qu'il faudrait garder sous le tapis. Ce n'est pas mon genre, ce n'est pas pour ça que je fais de la politique.

 

Comment "apprend-on" à être député ?

Sur le terrain. Il n'y a pas d'autre apprentissage. Il y a, à mon avis, une qualité fondamentale (et je dis ça très sincèrement) : il faut aimer aller à la rencontre des gens, et de tous les gens. Aussi bien un ouvrier, un chef d'entreprise, quelqu'un qui est à la dérive, un grand intellectuel... Il faut aimer écouter et comprendre ce que chacun peut apporter. Quelle que soit la formation que l'on a, on a toujours des choses intéressantes à dire. Le député doit être un accoucheur d'idées nouvelles qu'il met ensuite en pratique. C'est ça, le vrai intérêt du job.

 

Vous ne parlez pas beaucoup de votre engagement à droite. Qu'est-ce qui a motivé votre entrée à l'UMP ?

Mes convictions. D'abord, un attachement à la valeur "travail", une volonté de tirer les gens vers le haut, de ne pas faire de l'assistanat où l'on se contente de donner de l'argent pour acheter la paix sociale sans aider les gens à sortir par le haut. L'envie aussi de redonner à ce pays de l'énergie. L'attachement à une vraie conception de l'ascenseur social, j'ai notamment travaillé sur les questions de bourses pour les étudiants.

 

Etre jeune et de droite, ce n'est pas un peu triste ?...

Ça, c'est vraiment une question à la con. Alors comme ça, quand on est jeune, sympa et cool on est forcément de gauche ? Bonjour les caricatures. Je vais même vous choquer. J'ai fait de l'humanitaire en Egypte et du travail associatif dans les quartiers difficiles. Et pourtant, je suis de droite. Hallucinant, non ? Personne n'a le monopole de la générosité. Il est temps de sortir de ce genre d'arguments débiles.


Jusqu'où va votre ambition politique ?

En politique, le problème c'est que les élus pensent toujours à l'étape d'après. Quand on est maire, on veut être député. Quand on est député, on veut être ministre. Et quand on est ministre, on veut être Premier ministre ou Président de la République... Toute comparaison avec des personnages ayant existé étant purement fortuite. Il est normal d'avoir de l'ambition. Un sportif a de l'ambition, un écrivain ou un acteur aussi. La seule question est : cette ambition est-elle purement personnelle, ou est-ce de l'ambition pour faire des choses ? Moi, j'ai envie de faire bouger les choses. D'abord pour mon département, la Haute-Loire, et ensuite pour mon pays. En clair, on m'avait proposé il y a deux ans de monter au gouvernement sur un poste en rapport avec les affaires étrangères. Je trouvais que c'était trop tôt et j'ai fait savoir que je préférais attendre quelque chose plus en rapport avec ce que je sais faire. Dans la vie, il faut savoir prendre le temps, surtout quand on a de jeunes enfants comme moi.


Quelles ont été les réactions de vos collègues qui ont lu votre livre ?

Ça a pas mal dérangé à l'Assemblée et je ne me suis pas fait que des amis. Dans "Un huron à l'Assemblée nationale", je raconte vraiment tout. Je trouve important d'être transparent. L'Assemblée, c'est le cœur de la démocratie, mais aujourd'hui, il est trop malade et est devenu un décor de théâtre. Je veux qu'on dépoussière tout ça. Et si on ne dit jamais rien, on ne fera pas avancer les choses.

 

Pourquoi soutenez-vous Nicolas Sarkozy ? Pensez-vous qu'il incarne un réel changement politique ? Il fait pourtant partie de notre gouvernement depuis quelques années. Qu'est-ce qui a changé depuis ?

Nicolas Sarkozy a deux forces. La première, c'est qu'il ne se laisse pas dicter ses idées par le politiquement correct qui étouffe la France depuis une trentaine d'années. Sa deuxième force c'est qu'il est un homme d'action. Il ne décide pas depuis son ministère, mais en allant directement sur le terrain. Après, c'est évident qu'il n'a pas tout changé en cinq ans dans son domaine de compétence, qui est la sécurité. Mais les choses vont quand même mieux, même s'il reste beaucoup à faire. Je pense que la France a besoin de remettre son système de société "la tête à l'endroit" et que Nicolas Sarkozy est capable de le faire. Il y a trop d'injustice et d'énergie gaspillée dans ce pays.

 

Que Sarkozy reprenne des arguments de Le Pen, cela ne vous choque pas ?

Je ne suis pas d'accord avec vous. Sarkozy a le courage d'aborder des sujets difficiles comme l'immigration et la sécurité, en donnant clairement son opinion. Le problème c'est qu'en France aujourd'hui, on ne peut plus rien dire sans tout de suite se faire taxer d'extrémisme. Oui, je pense qu'il y a un problème au niveau de l'immigration en France et que si l'on veut intégrer les gens convenablement, cela suppose de mieux réguler les flux aux frontières. Je ne pense pas que dire ça fasse de moi un fasciste. Mais le résultat est que, précisément, en n'abordant pas ces thèmes clairement, on a rejeté toute une partie des Français vers le FN parce qu'ils trouvent que les politiques ne parlent plus de la réalité qu'eux vivent, mais sont sur un petit nuage politiquement correct. C'est toujours facile de faire de l'angélisme, c'est plus dur d'aborder de front les difficultés.


"Ségolène Royal a beau être une star [...] cela impose aussi de faire son job"

Que pensez-vous de Ségolène Royal ?

Je vais être franc, j'ai un problème avec elle, que je raconte dans mon livre. Elle prétend incarner un renouvellement de la politique et être plus honnête dans sa pratique. Or, elle est députée et je ne l'ai jamais entendue parler à l'Assemblée. Elle arrive quand les caméras s'allument le mardi et le mercredi à 15h pour les questions au gouvernement, et elle repart quand elles s'éteignent une heure après. Et c'est tout. Elle n'a jamais défendu un projet ou fait un travail de fond. Je ne trouve pas ça honnête. Elle perçoit un salaire de la République pour être député, et on a beau être une star, cela impose aussi de faire son job. Plus généralement, pour être allé voir son travail en Poitou-Charentes, j'ai été un peu déconcerté. Elle exerce le pouvoir de façon dictatoriale, sans consulter les gens, et elle est très attachée aux apparats et aux honneurs : huissier à chaîne devant son bureau, grosses voitures, ballet de personnes... Juste une anecdote : quand elle prend le train, elle monte en 2e classe lorsqu'il y a les journalistes, et en 1ère lorsqu'elle est toute seule. Ça me pose problème quant à sa sincérité, et c'est important. Je n'oublie jamais la devise de Gandhi : "Ma vie est mon message".

 

Avez-vous l'impression que la gauche est aussi prête à travailler avec vous que vous l'êtes à travailler avec elle ?

Je ne sais pas, c'est un peu facile pour moi de répondre non. C'est vrai que parfois la gauche, parce qu'elle croit avoir le monopole du cœur, a des attitudes sectaires. Mais pour être franc, je crois que le problème est plus général. Les politiques ont du mal à travailler au-delà des clivages gauche/droite. J'essaye de le faire depuis que je suis à l'Assemblée. Je travaille avec des députés de gauche, notamment sur les questions étudiantes et sur la solidarité envers les personnes âgées. Ce sont des sujets qui m'intéressent. Même si on a chacun nos opinions, il y a de bonnes idées partout, il faut être capable d'ouvrir les fenêtres.

 

L'effacement des clivages politiques est-il inéluctable, souhaitable, regrettable ?

On a chacun des opinions très claires et différentes, et je ne crois pas qu'un gouvernement de droite fasse la même chose qu'un gouvernement de gauche. Mais ce que je regrette, c'est que sur certains sujets on ne soit pas capable de se retrouver et de s'écouter. Par exemple la fin de vie, la loi sur le voile à l'école, la question des tutelles pour les personnes souffrant d'Alzheimer, etc.

 

Allez-vous vous représenter l'année prochaine ou avez-vous d'autres projets ?

Pour l'instant, je n'ai fait que deux ans de mandat car j'ai remplacé Jacques Barrot en 2004. Je pense que je me représenterai pour continuer à apporter un regard différent dans notre univers politique. Après, je ne sais pas si je ferai ça toute ma vie - je suppose que tout le monde dit ça au début - mais j'aimerais bien ensuite, peut être vers 40 ans, repartir sur un engagement humanitaire, sans doute au Vietnam... je verrai bien.

 

Ne pensez-vous pas que le cynisme, que vous dénoncez avec virulence, viendra avec l'âge, et que ce n'est après tout qu'une question de temps ?

C'est ce qu'on me dit souvent : "Allez, vous verrez, vous rentrerez dans le rang comme tout le monde". C'est terrible de dire ça, j'espère qu'il n'y a pas de fatalité, et que j'aurai la lucidité d'arrêter avant. La politique est en train de crever de ça. Vous savez, j'avais un bon métier et je gagnais mieux ma vie avant. Je travaille comme un malade et c'est dur pour la famille. J'adore ce que je fais et je ne cherche pas à me plaindre. La seule chose que je veux dire, c'est que je crois profondément à cet engagement, et pour cette raison je pense que notre génération a une grande responsabilité : redonner un minimum de confiance dans la politique, que les gens puissent à nouveau se dire "ils ne font peut-être pas de miracle, mais au moins ils sont honnêtes dans leur démarche". C'est mon défi personnel. Je trouve que ça vaut la peine d`y consacrer une partie de sa vie.

 

"C'est toujours facile de faire de l'angélisme, c'est plus dur d'aborder de front les difficultés"

Vous semblez bien connaitre le milieu humanitaire. En quoi cette expérience vous sert-elle au quotidien ?

Au quotidien, peut-être pas, mais ce fut pour moi une expérience fondamentale. En fait, j'ai vécu en Egypte, au Caire, à l'occasion de deux séjours : un de trois mois et un second de huit mois. Je travaillais dans les services français et j'avais pris un engagement humanitaire dans les bidonvilles du Caire, le quartier du Moqqatam où Sœur Emmanuelle a fondé une école et aide les familles qui vivent seulement du tri des ordures de cette ville démente. J'ai appris des choses simples : on peut changer la vie par de petites actions de terrain, en donnant aux autres, on reçoit souvent plus que ce que l'on donne et il n'y a jamais de fatalité pour qui a le courage de secouer la poussière.

 

Qu'avez-vous pensé des deux reportages sur Chirac diffusés sur France 2 ?

Je les ai vus. Bon, ce n'est pas la révolution, on connaissait un peu l'histoire mais j'ai trouvé la partie sur les débuts de Chirac intéressante. Il avait un coté séducteur très impressionnant... Je raconte dans le livre "Un huron à l'Assemblée nationale" sa visite chez moi, au Chambon-sur-Lignon, un village qui a caché des enfants juifs pendant la guerre. J'ai été impressionné par sa détermination dans la lutte contre toutes les formes d'extrémisme. Je pense que c'est l'une de ses grandes forces. Pour le reste, l'histoire jugera.

 

J'ai souvent l'impression que l'Assemblée nationale prend vite des airs de cour d'école. Quel est votre sentiment là-dessus ?

Très juste. La première fois que je suis entré dans l'hémicycle, ça m'a choqué, ce bruit, cette façon qu'ont les députés de s'invectiver. C'est très mauvais, cela donne une image catastrophique. Si on gérait nos salles de classe comme cela, ce serait catastrophique. Je suis notamment pour que l'on soit beaucoup plus rigoureux sur le code de conduite, pas de bruit, pas de possibilité d'interrompre les autres... On peut toujours rêver, mais des pays comme la Suède y arrivent, alors pourquoi pas nous ?

 

L'absentéisme des députés est-il une cause ou une conséquence des dysfonctionnements de l'Assemblée ?

Un peu des deux à la fois. Je raconte dans le livre "Un huron à l'Assemblée nationale" tous les dysfonctionnements hallucinants qui font que le travail n'est pas suffisamment intéressant. Mais honnêtement, il faut aussi serrer la vis. Je suis pour que le salaire des députés dépende de leur temps de présence. Et comme je l'ai aussi dit, si l'on veut réformer les régimes spéciaux de retraite, il faut commencer par les régimes de retraite des députés. On ne peut pas demander des efforts si l'on ne montre pas l'exemple.

 

Seriez-vous favorable à une réforme complète du Sénat ?

Oui, bien sûr. Il faut complètement revoir cela et introduire une dose de proportionnelle pour permettre à des partis qui ne sont pas à l'Assemblée de s'exprimer. Et puis l'âge des sénateurs est hallucinant : 65 ans en moyenne ! Les députés, ce n'est pas tellement mieux, avec, je crois, 59 ans en moyenne. Même si on peut être jeune et déjà vieux dans sa tête, il faut quand même un peu plus de diversité.

 

"Ségolène Royal n'a jamais défendu un projet ou fait un travail de fond"

Sur quels sujets êtes-vous sollicité par vos administrés de Haute-Loire ?

Le financement des études pour les étudiants, parce qu'ils doivent souvent quitter le département pour aller étudier. Le financement des maisons de retraite et de la solidarité envers les personnes âgées. Les aménagements en infrastructures et en service public, la valorisation du travail. Vendredi dernier, je visitais une entreprise et une femme m'a apostrophé en me disant qu'elle gagnait moins d'argent en travaillant qu'en restant chez elle et que ce n'était pas normal. C'est un problème important chez moi, surtout à cause des coûts de transport pour aller travailler. Ce qui est formidable dans l'engagement politique, c'est qu'on est amené à s'intéresser à des sujets très différents et très concrets. En tout cas en Haute-Loire…


Je vous ai vu sur ce site avec Etienne Chouard débattre de la Constitution européenne et vous avez dit : "Si les Français disent non, on restera juste sur le quai de la gare avec les Anglais en guise de compagnie pour jouer à la belote". Qu'en est-il aujourd'hui selon vous ?

Dites donc, on peut dire que vous avez de la mémoire ! Etienne est quelqu'un qui est devenu un ami, même si on n'a pas les mêmes opinions. C'est un bon exemple pour moi du respect que l'on doit avoir les uns pour les autres, quelles que soient nos opinions. J'en parle d'ailleurs dans le bouquin. Mon sentiment est justement qu'aujourd'hui, on est sur le quai de la gare. Mais malheureusement, on a mis toute l'Europe sur le quai de la gare. Il n'y a plus rien qui se décide, on est complètement paralysé et on n'a plus la capacité de peser ensemble contre la Chine par exemple. Les tenants du non avaient promis une grande révolution. J'attends toujours leurs propositions.

 

Sans mentir, y a-t-il beaucoup de députés ou d'autres hommes politiques qui ont une véritable conscience collective ? Qui ne sont pas carriéristes ? N'est ce pas là le problème en France ?

Si, c'est le problème. Trop de carriéristes pensent à eux avant de penser à leur mission. La différence avec, encore une fois, la Suède, le Danemark ou même l'Allemagne est frappante. Mais il faut aussi reconnaître qu'il y a beaucoup de députés honnêtes qui font leur job correctement. Le problème, c'est que ce n'est pas toujours eux que l'on met en avant. Cela dit, je suis très lucide, cette dérive me menace aussi.

 

Quel est votre modèle en politique ?

Plusieurs et divers : Jules Ferry, Clemenceau, Pierre Mendès France, Jean Monnet, de Gaulle. Des gens qui ont eu le courage à un moment de refuser la fatalité, de dire les choses, d'agir et de changer le cours du temps. Facile !


D'après vous, sur quels thèmes va se concentrer la campagne présidentielle ?

Sur la situation des classes moyennes dans ce pays. Je trouve que l'on a un vrai trou noir à ce niveau en France. Je pense aussi aux gens qui ne sont pas assez pauvres pour être aidés par le dispositif social français (très mal fait), et pas assez riches pour être autonomes. Ce sont eux qui galèrent aujourd'hui.

 

"En donnant aux autres, on reçoit souvent plus que ce qu'on donne"

Où trouve-t-on le temps d'écrire un livre quand on est député et qu'on a de jeunes enfants ?

Pas facile, mais si vous lisez mon livre, vous verrez que je l'ai vraiment écrit moi-même. Il est beaucoup trop personnel pour avoir été écrit par quelqu'un d'autre. Je vais tout vous raconter. On a eu une petite fille pendant l'été, donc pas de vacances. On est resté tranquillement en Haute-Loire, et ça ma donné le temps d'écrire. Mais c'est un projet que j'avais déjà quand je suis entré à l'Assemblée. Je voulais faire deux choses : raconter honnêtement ce qu'est la vie d'un député, pour que chacun puisse se rendre compte de ce que c'est comme engagement ; deuxièmement, éviter de trop rentrer dans le système, rester lucide sur tous les vices du fonctionnement de l'Assemblée et avoir le courage de les dénoncer dans un livre. C'est ce que j'ai voulu faire. Pour le reste, c'est sûr que pour la vie de famille c'est très dur, et c'est ma grande crainte. Je suis à Paris trois jours par semaine, et donc loin de ma famille à ce moment. Ce n'est pas facile quand on est jeune papa. La politique, c'est bien, mais ça ne vaut pas le coup de sacrifier sa famille.


Qu'est-ce qui est le plus dur à sacrifier ? La vie de famille ? La vie sociale ? L'épanouissement personnel ?

La vie de famille, d'abord, et j'essaye de ne pas trop la sacrifier, de garder un minimum de temps le dimanche pour mon fils, l'amener à l'école quand je peux, être là pour lui raconter une histoire le soir... Pas facile, et j'ai bien peur de ne pas être un père modèle. Pour les amis, les vrais amis, pas ceux que vous vous découvrez depuis que vous faites de la politique, même si l'on n'a pas beaucoup de temps, on arrive à se retrouver au moins une fois tous les deux mois et à garder des liens forts. Une dernière chose, j'adore la musique électro et là je sens que j'ai de plus en plus de mal à suivre les dernières choses qui sortent. C'est comme ça, je ne vais pas me plaindre, j'ai choisi cet engagement.

 

Le mot de la fin...

Il n'y a pas de fatalité, on peut toujours changer les choses et ramener de l'oxygène dans notre vie politique. Cela suppose aussi que chacun d'entre nous ne cède pas au cynisme mais s'engage à son niveau pour faire bouger le paysage. Et puis, n'oubliez pas de lire mon livre, "Un huron à l'Assemblée nationale" !

 

En savoir plus La présentation du livre de Laurent Wauquiez

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