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| Marie-Noëlle
Lienemann © Cécile Debise / L'Internaute Magazine | |
Pourquoi a-t-on qualifié cette élection "d'imperdable",
comme si tout était décidé d'avance, avant même le début de la campagne présidentielle
?
Rien n'est jamais décidé d'avance. Mais les conditions politiques
permettaient raisonnablement d'espérer la victoire de la gauche. Les élections
régionales, cantonales et européennes, le Non au référendum européen, les préoccupations
prioritaires des Français étaient économiques et sociales (pouvoir d'achat, salaire,
santé, logement). Or ce sont des terrains privilégiés pour la gauche.
Les
mouvements sociaux, la mobilisation de la jeunesse devaient être des points d'appui.
Il y avait une attente de rupture, et donc de changement de majorité. Fallait-il
encore que la candidate socialiste donne corps et contenu à une alternative crédible
de la gauche, ce qu'elle a refusé de faire laissant le champ libre à Sarkozy.
Erreur fatale, mais évitable !
"Les autres partis de gauche vont mal aussi" |
Comment décririez-vous l'état du PS actuellement
?
Délabré, en état d'implosion, sans pilote dans l'avion et sans réelle dynamique collective. Mais c'est encore au PS que se trouvent les énergies mobilisables
majoritaires à gauche. Les autres partis vont mal aussi. Ma thèse est que la gauche
ne se réveillera qu'en ouvrant une nouvelle dynamique unitaire avec la perspective
d'un congrès de l'unité pour créer un nouveau parti réunissant toutes les forces
de gauche sans sous-estimer quiconque. Les étapes seront peut-être longues, mais
là est le cap d'avenir. Pour démarrer, il faut redéfinir l'identité contemporaine
de la gauche et travailler ensemble à une chartre de l'unité de la gauche.
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"La
gauche n'a jamais gagné que rassemblée"