Interview
Décembre 2007
"Le mariage du Président ou les rumeurs sur sa vie sexuelle, c'est un grand classique"
L'Internaute : Que pensez-vous de la rumeur, puis de l'annonce presque officielle de la relation Sarkozy-Bruni ? Pascal Froissart : Ce n'est pas une rumeur, c'est une information. La différence entre information et rumeur n'est pas très claire. Pour un journaliste, dès qu'il y a une rumeur qui circule, c'est une information.
Peut-on ne pas croire à cette relation ?
Oui, bien sûr, on peut ne pas y croire. Cela rappelle le climat qu'il y avait lors de la séparation du couple Sarkozy. Dès qu'il s'agit de Nicolas Sarkozy, on découvre de nouveaux traits de sa personnalité. Mais on peut aussi se poser la question : combien de temps cela va-t-il durer, comme pour n'importe quel couple. Pourquoi la rumeur fascine-t-elle tant ? Pourquoi y croyons-nous ?
Les rumeurs recoupent des fonds mythologiques que nous avons tous en mémoire. Si je vous parle de quelque chose d'un peu miraculeux ou de sexuel, d'un peu controversé, j'évoque des vieilles histoires qui sont dans notre tradition culturelle. Le mariage du Président ou les rumeurs sur sa vie sexuelle, c'est un grand classique depuis les rois. On n'a rien inventé. Ce qui est nouveau, c'est qu'on a les photos le lendemain !
Existe-il une recette pour une bonne rumeur ? Non, il n'y a malheureusement pas de recette.
En terme de communication, il y a un besoin de cohérence. La rumeur doit coller avec le personnage. Là, il y a une certaine cohérence : deux personnages de premier plan se rencontrent ; les deux sont libres. D'ailleurs pour lui, on l'a su plutôt cent fois qu'une. Cette cohérence rend crédible cette information. En comparaison avec le Général de Gaulle, il y a avait très peu de rumeurs sur sa vie privée, car cela ne collait pas avec le personnage. La rumeur peut-elle servir une stratégie politique ?
Cela sert sûrement la notoriété, avec une exposition médiatique. Mais on peut douter de l'influence des rumeurs sur la carrière politique. Les affaires d'alcôves n'ont pas la réputation d'être des accélérateurs de carrière. Les rumeurs servent les hommes politiques au même titre que la réputation. Dans les deux cas, il s'agit du même procédé : un ensemble de faits et de discours qui forment une histoire autour du personnage. Toutefois, une rumeur est connotée négativement alors qu'une réputation est plutôt positive.
Comment expliquez-vous que la vie personnelle de Nicolas Sarkozy soit l'objet de tant de rumeurs ? Le personnage s'y prête. Nicolas Sarkozy est hyper-président autant sur le plan politique que personnel. Lorsqu'on se livre, qui que l'on soit, on suscite l'intérêt des médias.
Et justement, en ce moment, ce genre de sujets les intéresse beaucoup. Il y avait déjà des rumeurs mais ce n'était pas elle - Carla Bruni - l'élue de son cur.
D'ailleurs, la nouvelle rumeur évoque un mariage en janvier Vous êtes au courant ? Déjà ! C'est intéressant... (rires) ! Donnez-moi la date, je vais la cocher dans mon agenda ! » Le portrait en images de Carla Bruni
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