Les sociétés secrètes d'hier et d'aujourd'hui L'Opus Dei

 

Espagne

Fondée en 1928

Membres supposés : Christine Boutin, Claude Bébéar, Louis Schweitzer



Le Vatican mène depuis plusieurs années une vaste campagne de communication autour de l'Opus Dei; précisément depuis la sortie du Da Vinci Code de Dan Brown qui égratigne l'organisation taxée de secte et usant de châtiments corporels. Fondé en 1928 par saint Josémaria Escriva de Balaguer, prêtre espagnol, l'Opus Dei est "une prélature personnelle de l'Eglise catholique". Elle compte actuellement 85 000 membres à travers le monde. Ce titre, accordé par le Vatican, permet à l'organisation mener une mission propre : la sienne est de servir Dieu dans le travail et la vie quotidienne. Ses membres sont des laïcs et des prêtres qui exercent chacun une activité professionnelle mais qui ont fait vœu de pauvreté, de chasteté et d'abstinence. Ils s'astreignent à deux heures de pratique spirituelle quotidienne car l'Opus est centrée sur l'enseignement religieux. Les membres reversent par ailleurs une partie de leurs revenus à l'ordre. Le recrutement, supposé sélectif et sur invitation, est en réalité davantage ouvert depuis quelques années.

 Pourquoi l'Opus Dei fait-il débat ?

Reconnu par le pape Pie XII en 1950 et "prélature personnelle" par la volonté de Jean-Paul II en 1982, l'Opus Dei est toutefois sous l'emprise du secret. Il est interdit aux membres de révéler leur appartenance sans l'avis de la hiérarchie. Son mode de fonctionnement, opaque, est remis en cause. Certains de ses détracteurs y voient une Eglise dans l'Eglise, une autorité parallèle au Vatican. Autoritaire et quasi clandestine, elle encouragerait les pénitences, des mortifications corporelles avec notamment la flagellation hebdomadaire. Elle pratiquerait aussi la manipulation mentale. La richesse supposée de l'organisme, qui possède son siège à New-York, une quinzaine d'universités ainsi que des hôpitaux et écoles, fait polémique. En 2006, une enquête du Times l'évaluait à 2,8 milliards de dollars. Bien au-delà de ses principes de suivre le message du Christ, l'Opus Dei aurait comme but ultime de placer le plus possible de ses adeptes au cœur du pouvoir politique et économique mondial. Les soupçons de domination mondiale sont régulièrement alimentée par la formation de gouvernement conservateurs que l'Opus est censé contrôler. Certains citent comme exemple la Pologne des frères Kaczynski.