Les 10 derniers guillotinés de France Claude Buffet et Roger Bontems, les preneurs d'otages

claude buffet, roger bontems ont été exécutés en 1972.
Claude Buffet, Roger Bontems ont été exécutés en 1972. © Ina

Guillotinés le 28 novembre 1972

En 1971, Claude Buffet et Roger Bontems sont incarcérés à la prison de Clairvaux. Le premier purge une peine pour le meurtre d'une femme commis en 1967. Qualifié de "fou dangereux" par les psychiatres, il a été condamné à perpétuité. Quant à Roger Bontems, il a été condamné pour avoir agressé un chauffeur de taxi. Il purge une peine de 20 ans de prison. Cette année là, les deux détenus décident de s'enfuir en organisant une prise d'otages. Claude Buffet est le meneur, Roger Bontems le complice. Le gardien Guy Girardot et l'infirmière Nicole Comte doivent servir de monnaie d'échange aux deux malfrats pour obtenir de l'argent, des armes et une voiture. Un bras de fer s'engage alors entre les deux mutins et les autorités. La prise d'otage tourne mal. Au petit matin, lorsque l'assaut est donné par les autorités, les preneurs d'otages mettent leurs menaces à exécution : le gardien et l'infirmière sont tués. 

 

Deux rôles différents, une même condamnation  

Claude Buffet et Roger Bontems voulaient la liberté, ils écoperont de l'échafaud. Au procès de Troyes, les deux mutins seront condamnés à la peine capitale. Lorsque la sentence tombe, des spectateurs applaudissent dans la salle d'audience, avant que le juge ne demande leur expulsion en qualifiant cette réaction d'un retentissant "c'est honteux !". Pour l'avocat Robert Badinter et son collègue Philippe Lemaire, il faut sauver la tête de Roger Bontems, qui n'a pas tué. Ils se batteront pour mobiliser l'opinion publique. Mais le pourvoi en cassation sera rejeté et le président Pompidou ne voudra pas accorder sa grâce. Cette affaire marquera le véritable début de l'engagement de Robert Badinter contre la peine de mort. Il expliquera plus tard cette étape marquante de son combat : "Bontems n'avait pas tué, les jurés ont dit qu'il n'avait pas tué, ils l'ont condamné à mort".


Robert Badinter parle de "l'affaire Bontems" dans Face à la trois, en 1985 :