Les 10 derniers guillotinés de France Hamida Djandoubi, le dernier guillotiné

couverture du livre 'le dernier guillotiné', consacré à hamida djandoubi.
Couverture du livre "Le dernier guillotiné", consacré à Hamida Djandoubi. © Editions First

Guillotiné le 10 septembre 1977

Hamida Djandoubi, Tunisien arrivé à Marseille en 1968, est le dernier guillotiné de l'histoire de France. Accusé d'avoir maltraité et séquestré des adolescentes, les soumettant à ses volontés par des actes de violences, il est condamné pour tortures, actes de barbarie, viols, mais aussi pour le meurtre de l'une des filles qui avait réussi à fuir. Ce bel homme n'a, au départ, pas passionné les médias et l'opinion publique, mais lors de son procès, son caractère intrigue : Hamida Djandoubi apparaît élégant et charmant, son apparence ne colle pas avec le personnage de pervers décrit par les victimes. Il essaie de faire pencher les jurés vers la perpétuité plutôt que vers la peine de mort en mettant en avant son handicap. Le meurtrier a en effet subi un accident au début des années 1970, qui le laisse partiellement amputé d'une jambe. L'accusé déclare avoir changé à partir de ce moment-là, se sentant diminué ou moins séduisant pour les femmes. Mais ses déclarations froides ne convainquent pas le jury.

En plein débat sur la peine de mort

Hamida Djandoubi sera exécuté un matin de septembre 1977, sous la présidence de Valery Giscard-d'Estaing.  A l'époque, les abolitionnistes avaient déjà ouvert le débat sur la peine de mort en France. En fervent défenseur de l'abolition, l'avocat Robert Badinter venait de sauver la tête de Patrick Henry, accusé du meurtre d'un enfant. En faisant réfléchir les jurés à la peine de mort en elle-même plutôt qu'au dossier de l'assassin d'enfant, le futur ministre de la Justice a ainsi évité la guillotine à son client. Mais Hamida Djandoubi ne connaîtra pas la même clémence que Patrick Henry : les jurés des assises ne retiendront pas de circonstance atténuante dans son cas, son avocat se refusant notamment à déplacer le coeur du débat sur l'efficacité de la peine de mort en France. Et Valéry Giscard d'Estaing refusera de le gracier. Le dernier exécuté de France repose aujourd'hui sous la dalle de béton du carré des suppliciés au cimetière Saint-Pierre de Marseille.

 A lire sur Hamida Djandoubi

Le dernier guillotiné, Jean-Yves Le Naour, 189 pages, Editions First Histoire.

En octobre 2013, Robert Badinter a également confié au Monde le "procès verbal" de cette dernière exécution. A lire ici (édition abonnés)