Les sociétés secrètes d'hier et d'aujourd'hui Le réseau Odessa

 Allemagne

Fondé en 1945


Le groupe Odessa (Organisation der ehemaligen SS-Angehörigen, "Organisation des anciens membres SS") aurait été fondé à la fin de la Seconde guerre mondiale par des officiers SS, parmi lesquels Martin Bormann (secrétaire particulier de Rudolf Hess puis de Hitler) et Heinrich Himmler.

Pendant longtemps, son existence a fait couler beaucoup d'encre sans être parfaitement prouvée. Si Simon Wiesenthal, célèbre chasseur de nazis, fut convaincu de l'existence du réseau Odessa dès le procès de Nuremberg (1945-1946), ce ne fut pas le cas de nombreux exégètes. En publiant dans les années 1970 "Odessa", roman sur d'anciens nazis de haut rang s'entraidant les uns les autres après la Seconde Guerre mondiale, l'écrivain Frederic Forsyth pensait faire une œuvre de fiction s'appuyant sur quelques faits historiques avérés. Il n'imaginait pas à quel point son livre était proche de la réalité. Il semblerait en effet que les hauts gradés SS se soient attelés à la fabrication de faux papiers dès avril 1945, parvenant ensuite à fuire pour l'Espagne et surtout l'Amérique latine (notamment l'Argentine de Peron, président du 4 juin 1946 au 21 septembre 1955 et du 12 octobre 1973 au 1er juillet 1974).

 

Quelques acteurs du réseau Odessa

  Charles Lesca : né en Argentine, très familier des gradés nazis, il a longtemps vécu à Paris. De là, il a supervisé un réseau envoyant les officiers SS en Argentine. 

 Le président Peron : le président d'Argentine a accueilli des anciens nazis. En 1943, alors colonel de l'armée, il a conclu un accord secret avec Hitler prévoyant une protection illimitée pour les officiers nazis sur le territoire argentin contre un accès aux réseaux de communication des services secrets allemands pour l'armée argentine.

  La DAIE : la délégation européenne pour l'immigration en Argentine était en réalité un organisme fabriquant des faux papiers à destination des nazis voulant rejoindre l'Amérique du sud.

   Certains membres de l'Eglise : l'évêque Alois Hudal, l'archevêque Giuseppe Siri de Gênes auraient participé à ces opérations. Entre 1946 et 1952, le pape Pie XII aurait également envoyé de nombreuses suppliques aux juges de Nuremberg pour empêcher la condamnation à mort de nombreux dignitaires nazis.

   Ils ont fui en Amérique latine grâce à l'opération Odessa :
Adolf Eichmann
(responsable de la logistique de la Solution finale), Josef Mengele ("l'ange de la mort" qui a réalisé de monstreuses expérimentations sur des prisonniers d'Auschwitz), Erich Priebke (ancien capitaine SS), Aribert Heim (médecin SS sur le camp de concentration de Buchenwald), Paul Schaeffer (ex-caporal nazi et dignitaire sous le régime d'Augusto Pinochet)...