Du jamais vu. Pour sa dernière conférence de presse avant de prendre ses fonctions de président des Etats-Unis le 20 janvier, Donald Trump a réalisé un show dans la lignée de sa campagne, mêlant agressivité contre ses adversaires, insultes contre les médias et mise en scène assez ubuesque pour un futur locataire de la Maison Blanche. Certains pensaient que le bouillonnant candidat républicain mettrait un peu d'eau dans son vin une fois élu. Il n'en est rien. Parmi les perles de l'ancien homme d'affaires, beaucoup concernent les "mémos" dévoilés par le site américain BuzzFeed la veille et laissant entendre que Donald Trump aurait des liens troubles avec la Russie et que le Kremlin disposerait d'une sextape du futur président.

"Je pense que c'est scandaleux, que les agences de renseignements aient permis (la publication) d'une information, qui s'est révélée être erronée et fausse", a estimé Donald Trump évoquant "quelque chose que l'Allemagne nazie aurait fait, et a fait". Il a vivement mis en accusation le site qui a dévoilé ces documents. "En ce qui concerne Buzzfeed, qui est un tas d'ordures sur le déclin, ils vont en subir les conséquences, ils les subissent déjà", a t-il prévenu. Un journaliste de CNN s'est aussi vu refusé une question, la chaîne étant accusé de faire de "l'information bidon".

Sur Poutine : "Fichez moi la paix !"

Donald Trump a par ailleurs indiqué qu'il souhaitait bien s'entendre avec Vladimir Poutine, mais a assuré qu'en cas de conflit, il serait ferme avec le chef d'Etat russe. "Je pense que je vais m'entendre avec Poutine", a-t-il indiqué avant de railler son ancienne rivale Hillary Clinton : "Vous pensez qu'Hillary Clinton sera plus dure que moi avec la Russie ? Fichez moi la paix !" Pour la première fois, Donald Trump a pour autant reconnu le rôle de la Russie dans le piratage des messages de responsables du parti démocrate d'Hillary Clinton. "Je pense que c'était la Russie", a-t-il dit. mais il a immédiatement indiqué que certains de ces messages étaient révélateurs, notamment de la collusion entre les équipes d'Hillary Clinton et les médias pendant la campagne : "Grâce aux cyberattaques, Hillary Clinton a reçu les questions en avance !"

Sur le plan économique, Donald Trump n'a pas hésité à dire qu'il serait "le plus grand créateur d'emplois que Dieu ait jamais créé", après avoir cité plusieurs groupes comme Fiat/Chrysler et Ford ayant pris des engagements concernant leurs activités aux Etats-Unis. "De grandes nouvelles vont être annoncées dans les deux prochaines semaines de groupes qui vont construire dans le Midwest", a-t-il poursuivi, espérant que le géant automobile General Motors et que l'industrie pharmaceutique suivent l'exemple, avant que d'autres secteurs ne leur emboîtent le pas.

Concernant l'avenir de son empire immobilier, Trump avait soigneusement déposé à côté de son pupitre une impressionnante pile de documents. Une mise en scène censée démontrer qu'il avait cédé le contrôle de ses entreprises à ses deux fils Eric et Donald Jr pour la durée de son mandat, en promettant que cela permettrait d'éviter les conflits d'intérêts avec sa fonction présidentielle. "Mes deux fils ici présents, Don et Eric, vont diriger la société. Ils la dirigeront de façon très professionnelle. Ils ne m'en parleront pas", a dit M. Trump. Sa fille Ivanka, a-t-il précisé, coupera aussi ses liens avec l'empire économique Trump, en se concentrant sur son installation familiale à Washington. Certains de ces moments sont disponibles en vidéo ci-dessous.

Les autres extraits de la conférence de presse de Donald Trump

  • Trump : "Je suis extrêmement germaphobe"

Alors qu'il est soupçonné d'avoir assisté à des pratiques sexuelles avec des prostituées russes dans une chambre d'hôtel russe,  Donald Trump aurait a démenti à sa façon lors de sa première conférence depuis son élection en arguant être " extrêmement germaphobe".

"Donald Trump : "Je suis extrêmement germaphobe""
  • Trump : "Si Poutine aime Donald Trump, pour moi c'est un atout"
"Trump : "Si Poutine aime Donald Trump, pour moi c'est un atout""
  • Trump : "On va construire un mur. Le Mexique nous remboursera"

Donald Trump a de nouveau assuré qu'un mur sera construit à la frontière mexicaine et qu'il sera financé par le Mexique. "On va construire un mur. [...] Je n'ai pas l'intention d'attendre un an ou un an et demi pour commencer à construire ce mur. Le Mexique nous remboursera d'une façon ou d'une autre", a-t-il déclaré.

"Donald Trump : "On va construire un mur. Le Mexique nous remboursera""
  • Trump : "L'Obamacare, c'est une catastrophe complète"

Donald Trump a assuré qu'un plan sera soumis pour supprimer et remplacer l'Obamacare, "une catastrophe complète selon lui".

"Donald Trump : "L'Obamacare, c'est une catastrophe complète""
  • Trump : "Grâce aux cyberattaques, Hillary Clinton a reçu les questions en avance !"
"Donald Trump : "Grâce aux cyberattaques, Hillary Clinton a reçu les questions en avance !""
  • Trump met en scène d'une pile de document
"Donald Trump s'efface pour laisser parler son avocate"