Juillet
2007 Fonds
monétaire international : à quoi sert-il ?
| Soutenu
par l'Union européenne et les Etats-Unis, Dominique Strauss-Kahn est en
bonne position pour devenir le directeur-général du Fonds monétaire international.
L'occasion pour L'Internaute de vous faire découvrir le FMI. |
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| Le
siège du FMI, à Washington. Photo © D. R. | |
Quand a-t-il été
créé ? Pourquoi ? Créé en décembre 1945, le Fonds monétaire international
avait pour vocation de permettre la conversion entre elles des différentes
monnaies nationales. C'est-à-dire pouvoir, par exemple, échanger
des dollars contre des francs, ce qui n'était plus possible depuis la grande
dépression des années 1930.
Le FMI garantissait aussi la
mise à disposition de ses ressources aux Etats membres qui connaissaient des difficultés
financières, lorsque la quantité de monnaie qui sortait du pays était
plus importante que celle qui y entrait. En 1973, les taux de changes
fixes disparaissent : un jour, le dollar peut valoir 6 francs et, une semaine
plus tard, 10. Le FMI devient alors essentiellement un instrument d'aide aux
pays en développement, dont les missions principales sont :
»
promouvoir la stabilité économique, » prévenir
les crises, » contribuer à leur résolution,
» promouvoir la croissance, »
réduire la pauvreté. Qui le compose
? Basé à Washington, le FMI compte aujourd'hui 185 Etats membres.
Chacun d'entre eux contribue au financement de l'organisation, par le biais d'une
quote-part dont le montant dépend de la taille de leur économie. La plus importante
contribution est celle des États-Unis, avec environ 56 milliards de
dollars. La France, quant à elle, est le 4e contributeur. Avec le principe "un
dollar, une voix" en vigueur au FMI, la quote-part détermine en grande partie
l'influence qu'exerce le pays membre dans les décisions de l'organisation. Comment
est-il organisé ? Les 185 représentants des Etat membres se réunissent
une fois par an, lors de l'Assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale.
Au sommet de la pyramide institutionnelle se trouve donc le Conseil des gouverneurs,
qui comprend un représentant de chacun des 185 pays membres. 24 d'entre eux siègent
au Comité monétaire et financier international (CMFI), qui lui se réunit
deux fois par an. Quant à la gestion courante du FMI, elle est assurée par un
Conseil d'administration composé de 24 membres, dont les activités sont
guidées par les deux précédents organes.
| En
savoir plus | | |
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Le Directeur général, rôle auquel aspire
Dominique Strauss-Kahn, pilote les services du FMI et préside le Conseil d'administration,
assisté de trois Directeurs généraux adjoints. Au terme d'un "gentlemen's agreement"
passé entre Américains et Européens dès 1947, le directeur du FMI est un Européen
et celui de la Banque mondiale, un Américain. Depuis 2004, le directeur est l'Espagnol
Rodrigo Rato. Quels sont ses outils
? Pour remplir ses missions, le FMI a trois outils essentiels : la
surveillance, l'assistance technique et les prêts.
Pour le FMI, surveiller
consiste à dialoguer avec les Etats-membres et, à intervalles réguliers
(habituellement une fois par an), à évaluer en profondeur la situation
économique de chaque pays. Pour les pays qui connaissent de grandes difficultés,
l'organisation propose gratuitement une assistance technique et une formation
pour les aider à mettre en place des politiques économiques et financières
efficaces. Si la situation s'aggrave, que les politiques restent sans
effet, alors le FMI peut accorder des prêts aux Etats afin de leur donner
le répit dont ils ont besoin pour remédier à leurs problèmes.
Par ailleurs,
depuis une vingtaine d'années, le FMI se consacre également à la lutte contre
la pauvreté, soit de façon indépendante, soit en collaboration avec la Banque
mondiale, par le biais de prêts ou d'allègements de la dette.
Qui peut emprunter ? Seul un pays membre
peut emprunter au FMI, s'il est en situation de crise, c'est-à-dire lorsqu'il
n'a plus les financements suffisants pour régler ses paiements internationaux
(ses importations). Les 5 principaux pays emprunteurs au cours des 60 dernières
années ont été le Mexique, la Corée du Sud, la Russie, le Brésil et l'Argentine.
Le Royaume-Uni, ayant bénéficié des fonds de l'organisation
pour sa reconstruction après la Seconde guerre mondiale, figure toujours
en 6e position, alors qu'il est également le 5e contributeur.
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| Le
DTS (droit de tirage spécial) est une monnaie créée par le FMI,
utilisée surtout par les banques centrales. Au 1er janvier 2007, un DTS
équivalait à 1,18 euro. © L'Internaute Magazine | |
Depuis 1947, le volume des prêts du FMI a considérablement
fluctué. Le choc pétrolier en 1973 et la crise de la dette des années 80 ont suscité
une forte hausse des prêts. Après une accalmie entre 1985 et 1995, le processus
de transition politique et économique des anciens pays de l'URSS et les crises
des économies de marché émergentes en Amérique latine et en Asie ont à nouveau
provoqué une forte demande de ressources.
Depuis, les prêts
ont été en grande partie remboursés. Car le FMI impose aux Etats qui empruntent
des conditions de garantie, appelées plans d'ajustement structurel. Lorsqu'un
Etat sollicite un prêt, il s'engage alors à appliquer une politique de rigueur
économique, qui consiste généralement à opérer des privatisations et à ouvrir
le marché intérieur aux capitaux étrangers.
Le
FMI critiqué Depuis la crise asiatique de 1997-1998, le FMI subit de
plein fouet les critiques des altermondialistes, mais pas seulement. Joseph
Stiglitz, prix Nobel d'économie et vice-président de la Banque mondiale de
1997 à 2000, s'est aussi attaqué au FMI dans son livre "La grande désillusion",
devenu un best-seller mondial. Il l'accuse de privilégier les intérêts de son
"principal actionnaire", les Etats-Unis, avant ceux des pays en difficulté. D'autre
part, prenant pour exemples la crise asiatique et la transition russe, Stiglitz
démontre que les politiques d'ajustement structurel préconisées par le FMI
ont souvent aggravé les problèmes, entraînant des conséquences sociales
dévastatrices et un accroissement de la pauvreté. Aujourd'hui, comme
la plupart des organisations internationales créées après
la Seconde guerre mondiale, le FMI cherche un nouveau souffle. Mais la réforme
tarde et les critiques sont de plus en plus virulentes. Si DSK est désigné
directeur-général, sa mission sera donc des plus complexes. »
Votre avis sur Dominique
Strauss-Kahn à la tête du FMI » Lire
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