Sandra Bertin : ses accusations contre Cazeneuve, un coup politique ?

Sandra Bertin : ses accusations contre Cazeneuve, un coup politique ? La policière de Nice qui accuse le ministère de l'Intérieur de pressions, au sujet de la rédaction d'un rapport sur l'attentat du 14 juillet, a plusieurs fois manifesté ses opinions politiques très affirmées à droite.

[Mis à jour le 25 juillet 2016 à 15h19] Sandra Bertin doit désormais compter avec de nouvelles révélations qui fragilisent sa version des faits : non, cette policière qui accuse le ministre de l'Intérieur de pressions pour modifier son rapport le lendemain de l'attentat n'a pas eu affaire à un membre du cabinet de Bernard Cazeneuve. France Info révèle en effet que le courriel par lequel elle a transmis ses documents, daté du 15 juillet, a été adressé à une commissaire de police travaillant à l'état-major de la direction centrale de la sécurité publique. Et il s'agit en réalité d'une pratique destinée à transmettre des notes internes pour le directeur central, qui n'est utilisée qu'à but d'information et qui n'a aucune valeur juridique.

Autres révélations qui viennent renforcer la polémique : Le Parisien a découvert que Sandra Bertin est une policière aux obédiences politiques assez affirmées. Sur son compte Facebook et sur Twitter, elle n'a pas hésité par le passé à afficher sa sympathie à Christian Estrosi. A plusieurs reprises, elles a également regretté et critiqué la "pseudo-politique socialo". Parmi les personnalités qu'elle cible particulièrement : Najat Vallaud-Belkacem. Comme le rapporte Le Parisien, en février, la jeune policière avait posté la publicité d'un médium, accompagnée d'un commentaire sarcastique : "Je crois que j'ai trouvé le bras droit de Najat".

Partie prenante dans la polémique, Christian Estrosi a anticipé les critiques qui commencent à se formuler. Dimanche, sur Twitter, il a condamné "les accusations scandaleuses d'instrumentalisation du ministre". Sur Europe 1, ce lundi matin, l'ancien maire de Nice LR a été plus explicite : "Heureusement que Sandra Bertin a dit ses vérités. Comment peut-on, dans une même journée, mobiliser le procureur de la République, le directeur général de la police nationale et le ministre pour lui répondre ? Quelle fébrilité ! Quel affolement !". Manuel Valls a quant à lui dénoncé une "une polémique purement politique" sur BFM TV, et défendu son ministre de l'Intérieur, qu'il a qualifié d'"homme intègre" et d'"homme d'Etat".

Rien n'indique que Sandra Bertin et Christian Estrosi se connaissent. En revanche, le nom de la fonctionnaire de police apparaît dans la liste des participants à une réunion publique organisée le 6 mars par Lauriano Azinheirinha, adjoint au maire de Nice. Ce denier est également vice-président des Alpes Maritimes. 

Le profil de Sandra Bertin intrigue les médias, les journalistes, mais pas uniquement. L'humoriste Sophia Aram est parvenue à mettre la main sur le fil Facebook de Jean-Michel Bertin, présenté comme l'époux de la fonctionnaire de police. On y découvre un post du groupuscule d'extrême droite Les Identitaires.

EN VIDEO - Sandra Bertin a affirmé, dimanche 25 juillet 2016, avoir subi des pressions du ministère français de l'Intérieur pour modifier un rapport sur le dispositif de sécurité en place le soir de l'attentat du 14 juillet

"Nice: une policière municipale dit avoir subi des pressions"