Nick Conrad : chansons, polémiques… Biographie du rappeur
Nick Conrad est né en 1983 en France, dans le département de la Seine-Saint-Denis. Son père, ancien diplomate camerounais, a beaucoup influencé ses envies de devenir compositeur de musique. En effet, alors qu'il est très jeune, Nick Conrad baigne dans un univers musical fait de soul, de jazz et de musique africaine grâce à son père. A l'âge de 6 ans, le jeune Nick rejoint le conservatoire où il va apprendre à jouer de différents instruments, dont le saxophone et le tuba.
C'est en découvrant le travail de MC Solaar et Pete Rock and C.L. Smooth que le jeune artiste a une révélation pour la musique rap. Nick Conrad commence sa carrière de rappeur en 2008 avec l'album The Magnificent way. Dix ans plus tard, il crée la polémique en sortant un morceau intitulé PLB, pour "Pendez les blancs", une chanson au texte violent qui inverse le rapport de forces entre noirs et blancs. Cependant, le message de la chanson s'est un peu perdu derrière les paroles jugées trop violentes et la polémique qu'elles ont suscitées.
Biographie courte de Nick Conrad
C'est à la fin des années 70 que le père de Nick Conrad arrive en France depuis le Cameroun. Diplomate, il perd son emploi une fois arrivé en France. Cela ne l'empêchera pas de transmettre un héritage musical important à son enfant. Les morceaux de jazz, soul et de musique africaine tournent en boucle dans la maison du petit Nick Conrad. Amoureux de musique dès le plus jeune âge, cet enfant d'une fratrie de trois rejoint le conservatoire à l'âge de 6 ans. Il y restera quelques années et apprendra à jouer du saxophone et du tuba. Il reçoit un enseignement classique, mais préférerait jouer du jazz. Quelques années plus tard, il a une révélation sur le genre musical qui lui plaît le plus. En découvrant MC Solaar et Pete Rock et C.L. Smooth, il réalise qu'il veut faire du rap.
Nick Conrad a également été amené à la musique grâce à son état de santé. Atteint d'une maladie touchant les globules rouges (drépanocytose), il vit des épisodes très douloureux dès l'adolescence qui l'obligent à rester alité. Pendant ces périodes, il se réfugie dans l'écriture. Il s'agit en effet de la seule activité qu'il peut faire sans trop souffrir physiquement. C'est en 1994 que son premier texte voit le jour, dans un lit d'hôpital. Si la maladie l'a empêché de suivre sa scolarité normalement, elle a aussi provoqué chez l'artiste l'envie d'écrire et de partager des textes. Plusieurs décennies plus tard, l'envie de Nick Conrad de partager sa vision ne l'a toujours pas quitté. Jusqu'à provoquer une certaine agitation dans la classe médiatique et politique française.
Nick Conrad en 5 chansons
- Plb : le morceau Plb est l'acronyme de "Pendez les blancs". Sorti en 2018, le morceau ainsi que le clip sont d'abord passés sous les radars de la presse, mais l'extrême droite a fini par récupérer le morceau pour se montrer choquée par son contenu jugé raciste.
- Doux pays : certains parlent d'une récidive pour ce morceau. Après s'être fait découvrir et vivement critiqué pour Plb, Nick Conrad sort le morceau Doux pays issu de l'album Révolution 2.0 sorti en 2019 où il critique vivement la France.
- 93160 : Noisy-le-Grand : c'est un morceau issu du dernier album de Nick Conrad sorti en 2021 et intitulé Inhumain. Moins polémique que ses précédents morceaux, 93160 : Noisy-le-Grand explore la vie de banlieue parisienne.
- Rock Dat : il s'agit d'un des premiers singles de l'artiste qu'il a autoproduit avec son label Pharaoniks. Sorti en 2014 en single puis sur l'album Lil' Mama, Rock Dat est un morceau écrit en anglais très influencé par la musique rock.
- Flowers can talk : paru sur le premier album de Nick Conrad nommé The Magnificent Way. Ce morceau est une ballade très inspirée par la culture hip-hop des années 90. Comme un hommage à ceux qui l'ont influencé, Nick Conrad a sorti ce morceau quasiment sans paroles dès le début de sa carrière.
Nick Conrad et la polémique de Pendez les blancs
En 2018, Nick Conrad va sortir un morceau qui va beaucoup faire parler de lui Plb. Ces quelques lettres signifient Pendez les blancs. Le morceau sort accompagné d'un clip dans lequel l'artiste se met en scène devant des cadavres pendus. Les images sont choquantes, mais le résultat n'est pas polémique malgré le soutien explicite de Dieudonné. Il faudra attendre quelques mois que les médias et partis d'extrême droite repèrent le clip pour que cela fasse couler beaucoup d'encre.
De nombreux politiques se sont insurgés contre cette violence anti-blancs et le clip a été retiré de la plateforme YouTube, car il a été considéré qu'il incitait trop à la violence. Par la suite, le rappeur a été poursuivi en justice pour provocation au crime, mais cette sanction a été annulée en appel. Malgré l'engouement médiatique autour de Nick Conrad, sa musique est cependant peu écoutée. La chanson, comme son clip, ont été retirés des plateformes.
Nick Conrad s'explique sur CNEWS
En mai 2019, Nick Conrad a eu l'occasion de s'expliquer sur la chaîne d'information CNEWS, les chroniqueurs ont interrogé l'artiste sur sa démarche. Une prise de parole qui a permis à Nick Conrad de développer ses idées derrière ses mots. Selon lui, l'idée avec le morceau Plb était d'inverser l'histoire pour faire prendre conscience aux noirs comme aux blancs de l'atrocité de la traite négrière et de l'époque coloniale. En créant le début, Nick Conrad souhaitait soulever des questions dans toute la nation française et créer le débat afin que des questions se posent sur l'identité de chacun en fonction de sa couleur de peau.
Le message cependant n'est pas passé exactement comme il l'a voulu, puisque l'accueil du public et de la presse a été très critique à l'égard de cette chanson considérée comme trop violente. Nick Conrad n'a peut-être pas réussi son pari éducatif, mais il a beaucoup fait parler de lui.