Belle et Bête : avant DSK, les écrits scandaleux de Marcela Iacub

Belle et Bête : avant DSK, les écrits scandaleux de Marcela Iacub Marcela Iacub, auteure de "Belle et Bête" sur sa relation avec DSK, n'en est pas à son premier écrit polémique. Linternaute.com a retrouvé plusieurs de ses tribunes pour Libération, dont une consacrée dès 2011 à un certain Strauss-Kahn Dominique.

Nous sommes le 19 mai 2011. Cinq jours plus tôt, l'affaire du Sofitel éclatait à New-York. Marcela Iacub signe alors dans Libération une tribune intitulée "DSK, le signe d'un changement". Cette chroniqueuse, experte dans les affaires de mœurs et habituée des propos polémiques sur le sexe, a manifestement trouvé un nouveau sujet d'études. Bien avant "Belle et Bête", déjà fascinée par le cas de Dominique Strauss-Kahn, elle développe dans les colonnes du journal une étrange thèse selon laquelle DSK a été victime d'un revirement des moeurs de son époque. Selon elle, la "révolution des mœurs" des années 1970 avait "tracé une frontière" entre la "débauche" et la "perversion", l'une étant jugée acceptable et l'autre condamnable. Une frontière en train de s'effacer aujourd'hui. Marcela Iacub écrit ainsi "qu'un nombre de plus en plus important de situations jusqu'alors tolérées sont désormais considérées comme relevant de la violence et de l'abus". Ce qui fait que "la libido débauchée" de DSK, tout à fait acceptable selon elle, pouvait dorénavant "rendre vraisemblable une accusation de viol à son endroit". Marcela Iacub jugeait alors "triste et regrettable qu'un individu devienne victime et symbole des transformations historiques qui le dépassent".

Le 24 septembre 2011, dans une tribune intitulée "Féministes de parti pris" elle revenait encore sur l'affaire DSK ou plutôt "les" affaires DSK. Regrettant que les féministes françaises se soient "battues pour que la parole de Nafissatou Diallo soit crue et son agresseur condamné", alors qu'elles ont ensuite développé "une espèce de phobie à l'encontre de celle de Tristane Banon". Un choix qu'elle met alors sur le dos de la politique et de la corruption dans une nouvelle thèse sujette à polémique...

 

Marcela Iacub sur la prostitution, le libertinage, les violences conjugales...

Mais si on s'aperçoit avec l'ouvrage "Belle et Bête" que DSK est devenu un véritable sujet d'études pour cette ancienne juriste et chercheuse au CNRS, jusqu'à s'ingérer elle-même dans sa vie amoureuse, Marcela Iacub a aussi écrit sur bien d'autres sujets, prenant systématiquement le parti du scandale. Sous le titre "Entre viol et consentement" en 12 novembre 2011, elle dénonçait l'assertion de Clémentine Autin selon laquelle "Une femme forcée à une fellation développe un cancer de la bouche". Selon elle, une telle déclaration, par ailleurs non fondée, ne faisait qu'affaiblir l'importance du consentement dans l'acte sexuel. Marcela Iacub conseillait à Clémentine Autain d'écrire "des brochures non pas contre le viol mais pour convaincre les fumeuses des risques qu'elles courent, aussi bien avec les blondes qu'avec les brunes", pour leur éviter aux femmes un cancer de la bouche.

Dans "Libertines chéries" le 9 novembre 2012, elle s'érigeait contre les lois de plus en plus strictes entourant le sexe et la protection des femmes : "Peut-être notre société finira-t-elle par admettre que, dans le domaine des mœurs, ce ne sont ni la parité ni la pénalisation de plus en plus sévère des violences conjugales ou sexuelles qui rendront réelle l'égalité entre les sexes, mais le libertinage", avançait-elle. Le 14 décembre 2012, Marcela Iacub faisait aussi l'éloge d'une prostitution bien payée, à l'instar de celle à laquelle se serait livrée selon elle Nafissatou Diallo. Dans "Prostitutionnellement", elle écrit que "la première tâche des associations anti-prostitution serait de montrer à celles qui bradent leurs services au marché noir qu'elles se nuisent à elles-mêmes. Et ce, non pas parce qu'elles se prostituent mais parce qu'elles pourraient toucher des sommes considérables si elles entraient dans la loi".

Les mères porteuses, un métier d'avenir

Plus récemment, en janvier 2013, Marcela Iacub écrivait plusieurs autres tribunes sur la prostitution ("L'amour, ce fils de dupe" le 18 janvier) ou sur le Marquis de Sade ("So Sade", le 25 janvier 2013). Encouragée par l'actualité du mariage pour tous et les débats sur la procréation médicalement assistée (PMA), elle signait notamment le 11 janvier 2013 une tribune intitulée "La reconnaissance des ventres", en faveur les mères porteuses. Le postulat de l'essayiste est clair : "certaines femmes aiment être enceintes et non pas être mères" ; refuser de porter son propre enfant serait "un choix aussi respectable que de ne pas allaiter ou de confier son enfant à une nounou".

Son court texte pour Libé vante alors "les bénéfices à tirer en confiant toutes les grossesses à des femmes spécialement formées, heureuses d'être enceintes et particulièrement bien payées pour le faire". Le concept d'un nouveau métier est développé : celui de procréatrices professionnelles chargées de porter les enfants des autres contre rémunération. "Les mères porteuses professionnelles seraient très bien payées pour les risques qu'elles courent et les dérangements de tout type que provoque une grossesse. On fixerait un nombre maximal d'enfants que ces femmes pourraient porter au cours de leurs carrières et ce métier serait interdit à celles qui courent des risques de santé particuliers. On créerait ainsi un nombre considérable d'emplois féminins et ce serait une occasion formidable de redistribution de l'argent entre les riches et les pauvres. Au-dessous d'un certain revenu, la collectivité financerait des mères porteuses pour que les pauvres puissent aussi déléguer leurs grossesses, comme il y a des crèches publiques et des nounous privées." Une vision de l'avenir qui peut en horrifier plus d'un. Pire encore, sans doute, pour la majorité des féministes : les mères porteuses selon Marcela Iacub, "permettraient aux femmes qui exercent d'autres métiers que celui de mère porteuse d'avoir moins de soucis professionnels du fait de leurs grossesses"...

EN VIDEO – En 2006, Marcela Iacub avait débattu sur la prostitution sur le plateau de "Tout le Monde en parle", avec notamment Nadine Morano.