Bernadette Chirac : coup de blues et coup de gueule contre sa fille Claude
Un reportage publié dans L'Express consacré à Bernadette Chirac et à son combat contre le dernier redécoupage électoral des cantons de Corrèze, dresse le portrait d'une femme déterminée, mais aussi de plus en plus seule. "Mon mari décline ; ma fille aînée, Laurence, est malade ; ma fille cadette, Claude, m'empêche de voir mon petit-fils. Alors, quand j'arrive ici, j'oublie mes soucis parisiens" confie-t-elle aux journalistes en parlant de "sa" Corrèze. L'épouse de Jacques Chirac, connue pour son franc-parler, n'a jamais aussi explicitement évoqué ses problèmes avec sa fille Claude Chirac, qui a réalisé l'essentiel de sa carrière aux côtés de son père, comme conseillère en communication. Le petit-fils de Jacques Chirac, Martin, vient de fêter ses 18 ans au mois de mars.
Depuis des années, les médias se font l'écho des mauvaises relations entre Bernadette Chirac et sa fille Claude. Dans les années 1990 et 2000, les deux femmes manifestaient certaines rivalités, notamment au sujet de la communication de Jacques Chirac. Des animosités évidemment niées jusque-là par l'ancienne Première dame. Dans son ouvrage "Conversations", rédigé avec Patrick de Carolis, Bernadette avait ces mots : "On a voulu m'opposer de manière très perverse à ma fille. Cette histoire d'opposition entre Claude et moi est complètement inventée par la presse". Malgré les propos de l'ancienne Première dame, difficile de croire que leurs relations étaient au beau fixe. Pour un ancien conseiller de Jacques Chirac, interrogé par Laurent Léger dans son livre "Claude Chirac", "en dépit des haines et des rancoeurs, toute la famille se met d'accord sur une stratégie à tenir". Aujourd'hui, les discours de façade commencent manifestement à s'affaisser.
Désormais, Bernadette Chirac semble avoir besoin, de temps de temps, de fuir sa famille pour "oublier ses soucis". Sa priorité est d'ordre professionnel et, paradoxalement, également très intime : l'ancienne Première dame se bat avec toute son énergie pour annuler le redécoupage électoral des cantons en Corrèze. La nouvelle réforme supprime de fait le canton qu'elle dirige en le divisant en trois nouvelles circonscriptions. Il y a quelques semaines, Bernadette Chirac se disait "blessée" dans La Montagne, comme si son travail réalisé depuis plus de 30 ans n'avait pas compté : "J'ai attiré sur mon canton plusieurs entreprises comme Coriolis, le laboratoire Fabre, A Novo... J'ai fait venir Johnny Hallyday. [...] Et est-ce que quelqu'un d'autre que moi a essayé de faire passer le Tour de France dans une zone rurale en Corrèze ?" s'indignait-elle alors.