Marcela Iacub : viol, prostitution, DSK... Elle n'en est pas à sa première provocation

Marcela Iacub : viol, prostitution, DSK... Elle n'en est pas à sa première provocation La juriste et chroniqueuse, qui a vécu une relation avec DSK et a sorti un livre choc sur l'ancien patron du FMI, a exprimé sa fierté sur France 2. Mais ce n'est pas la première fois que Marcela Iacub fait parler d'elle.

[Mis à jour le 24 mars 2013 à 15h40] Un être "mi-homme, mi-cochon". "L'idéal du cochon, c'est la partouze". Avec ces propos fracassants sur DSK, la juriste, chercheuse et chroniqueuse Marcela Iacub sait faire parler d'elle et de son livre "Belle et Bête", sorti chez Stock fin février. Mais depuis une interview exclusive au Nouvel Observateur, Marcela Iacub était restée muette dans les médias, laissant la tempête se déchaîner sur son oeuvre. Elle a rompu ce silence le vendredi 22 mars sur France 2. Invitée de l'émission "Ce soir où jamais", fraîchement transférée de la troisième à la deuxième chaîne, elle a exprimé sa fierté sur son livre relatant sa relation intime avec l'ancien directeur du FMI. "Je suis honorée de ce lynchage", a déclaré Marcella Iacub citant ensuite une citation de Sancho Panza, un personnage de roman créé par Cervantes : "Si des chiens aboient, c'est que nous chevauchons.? C'est un hommage qu'ils nous rendent."

Assumant entièrement son livre, mais pas la préméditation qui pourrait s'assimiler à de la prostitution, Marcella Iacub s'est vantée d'avoir pu décrire dans un roman une relation amoureuse personnelle qui s'est mal terminée. Mais au-delà, elle a même estimé avoir écrit "le premier roman historique du XXIe siècle. "Comme si j'avais couché avec Napoléon ou Mickey." Sur sa relation avec l'ancien patron du FMI pour lequel elle a eu des termes très durs, elle avoue avoir été "amoureuse de l'être le plus méprisé du pays, le plus méprisé de la planète". Intrigant, croustillant, puissant, son livre devrait connaître le succès. Mais d'aucuns s'interrogent sur la nécessité de dévoiler une relation intime au grand public, sur l'intérêt financier qui pourrait porter cette décision de sortir un livre.

La publication de "Belle et Bête" ne passe en tout cas pas inaperçue. Mais, s'il s'agit sans doute du plus grandiose, il n'est pas le premier coup d'éclat de la médiatique Marcela Iacub. A la mi-décembre 2012, elle publiait une chronique intitulée "Prostitutionnellement" dans Libération, qui commençait par ces mots : "Celles qui dénoncent la prostitution devraient se demander si elles ne seraient pas prêtes à laisser leurs principes de côté si on les payait, comme à la spectaculaire Nafissatou Diallo, 6 millions de dollars pour une pipe...". Provoquant ensuite clairement les militantes féministes : "On peut imaginer que certaines des militantes les plus acharnées seraient prêtes à se trahir pour une telle somme - fût-ce pour financer les associations qui luttent contre la prostitution. Et si à cette prestation à 6 millions leur en était proposées d'autres au même tarif, ces militantes regarderaient la suggestion comme un miracle comparable au fait de gagner au loto."

Une obsession pour DSK

Le 19 mai 2011, quelques jours après l'arrestation de DSK à New York dans l'affaire du Sofitel, elle se penchait déjà sur le cas de l'homme politique et de la femme de chambre, en faisant un véritable sujet d'étude. Dans Libération, elle écrivait alors que DSK n'était pas tant l'auteur d'une agression sexuelle que la "victime" d'un changement des moeurs. Marcela Iacub estimait en effet que depuis la "libération sexuelle" des années 1970, les moeurs s'étaient durcies et que DSK n'était que le "symbole des transformations historiques qui le dépassent". Auteur d'une certaine forme de "débauche", qui ne tombe pas sous le coup de la loi, il avait ainsi été confondu avec un homme coupable de "perversion" selon la chroniqueuse.

En janvier 2012, Marcela Iacub attirait encore l'attention en défendant Dominique Strauss-Kahn dans son livre "Une société de violeurs ?". Une position atypique, qui n'avait pas manqué de heurter des militantes féministes. En avril 2012, alors qu'elle entretenait déjà une relation avec l'ancien directeur du FMI, elle avait aussi réalisé une sortie polémique dans un échange assez animé. Elle avançait alors que le viol n'était pas forcément une expérience traumatique pour les femmes, dans l'émission "Répliques" d'Alain Finkielkraut sur France Culture sur la domination masculine. Allant même jusqu'à dresser un parallèle avec la déportation à Auschwitz. Marcela Iacub affirmait en outre que reconnaître, identifier et traiter les troubles psychotraumatiques liés au viol revenait à "condamner les victimes" en les poussant à se focaliser sur ledit traumatisme. Dans le même entretien, elle avouait enfin ne pas comprendre que le viol conjugal soit considéré comme un viol et même comme un viol aggravé : "Je trouve absurde qu'on pénalise le viol entre époux", avait-elle même déclaré. Une prise de position qui n'est évidemment pas passée inaperçue, elle non plus, dans les rangs féministes. 

DSK devant la justice

Dès le 21 février et les premières révélations sur l'ouvrage, DSK s'est fendu d'une lettre à l'éditorialiste et cofondateur du Nouvel Obs, Jean Daniel, dans laquelle il pointe l'attitude de la chercheuse de 49 ans, qui l'amène au dégoût "que provoque le comportement d'une femme qui séduit pour écrire un livre, se prévalant de sentiments amoureux pour les exploiter financièrement". Le 25 février, il a aussi demandé à ses avocats, Me Richard Malka et Jean Veil, de saisir la justice. Ils ont ainsi demandé l'insertion d'un encart dans chaque exemplaire de ce livre, mais aussi sa saisie à titre subsidiaire. L'ancien patron du FMI a assigné en référé, une procédure d'urgence, Marcela Iacub et son éditeur, Stock, "pour atteinte à l'intimité de la vie privée".

DSK s'est présenté lui-même devant la justice ce mardi pour attaquer cet ouvrage, qu'il qualifie de "méprisable et mensonger". L'ancien favori socialiste pour la présidentielle, qui se dit victime d'une machination, a ainsi demandé à la justice de mettre un "coup d'arrêt" à ces activités des éditeurs et journalistes, "prêts à n'importe quoi pour faire de l'argent".

EN VIDEO – En 2006, Marcela Iacub avait débattu sur la prostitution sur le plateau de "Tout le Monde en parle", avec notamment Nadine Morano.