Les mots préférés des politiques décryptés Des "déclinologues" à "l'entrisme"
"Déclinologues", "Diafoirus" et "entrisme" sont autant de noms communs ou propres utilisés dans le champ politique et qui méritent une petit détour.
Déclinologues néologisme. Politologues qui prédisent un déclin (économique et/ou moral). Ex. : "Les populistes de tout poil et les déclinologues patentés en seront pour leurs frais." (François Martin, Midi libre du 15/6/11). On nous annonce pourtant ce déclin depuis longtemps... "Valéry Giscard d'Estaing s'inquiète du "déclin économique de la France". " (Libération du 17/7/96). En 1976, L'Humanité avait titré en une, dans un calembour que n'aurait pas renié Le Canard enchaîné : "Giscard Déclin".
Diafoirus personnage de médecin créé par Molière dans sa comédie satirique Le Malade imaginaire. Utilisé depuis comme nom commun. Syn. : "pédant". L'une des injures préférées des politiques, qui aiment à montrer qu'ils ont des lettres... Ex. : "Les diafoirus de la finance se penchent sur le lit de la culture !" (Blog d'André Castelli, conseiller général du Vaucluse). Dans son blog, Nicolas Dupont-Aignan rappelle les saignées de Diafoirus. Et le site de soutien à Dominique de Villepin de conclure : "Pieds nickelés et diafoirus vont-ils mettre cela en musique ?" Mais citer à tout-va le théâtre de Molière, n'est-ce pas une forme de... pédantisme ?
Le terme "entrisme" est une manière érudite de parler de "noyautage".
Entrisme n. m. Du latin intrare ("pénétrer"). Terme apparu à l'époque de Mai 68. Tactique ou stratégie politicienne – à l'origine propre à l'extrême gauche, plus spécifiquement aux trotskistes – consistant à espionner un courant concurrent ou une organisation ennemie en s'y faisant introduire. Le terme "entrisme" est une manière érudite de parler de "noyautage".