Pierre Bérégovoy, le drame

Pierre Bérégovoy © Commission européenne

C'est l'un des principaux drames de la Ve République. Au début de l'année 1993, un Premier ministre est littéralement écrasé par la suspicion. Depuis son arrivée à Matignon un an plus tôt, Pierre Bérégovoy voulait incarner la lutte contre la corruption. Mais en février, tout bascule pour ce Premier ministre de Mitterrand, issu de la classe ouvrière. La presse révèle alors que Bérégovoy aurait bénéficié d'un prêt d'un million de francs de Roger-Patrice Pelat pour l'achat d'un appartement dans le XVIe arrondissement de Paris.


Sur fond d'affaires Péchiney et Urba

Cet homme d'affaire, proche de Mitterrand, est impliqué au même moment dans les affaires Péchiney et Urba, ayant trait au financement du PS. D'autres largesses accordées par Pelat à la famille Bérégovoy et le flou entourant le remboursement du prêt alimentent un peu plus la polémique et entraînent une spirale médiatique sans précédent. Miné par l'affaire, le PS est écrasé par la droite aux législatives de mars 1993. Bien qu'ignoré par la justice, le Premier ministre déchu par les urnes ne s'en remettra pas. Et un mois à peine après son départ de Matignon, il décide de mettre fin à ses jours. Pierre Bérégovoy s'est donné la mort le 1er mai 1993, près de sa ville de Nevers.

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