Interview de Nicolas Sarkozy : ses principales déclarations sur TF1

Interview de Nicolas Sarkozy : ses principales déclarations sur TF1 INTERVIEW SARKOZY - L'ancien président Nicolas Sarkozy s'est exprimé sur TF1 et sur Europe 1 à 20h00 ce mercredi 2 juillet. Après sa garde à vue et sa mise en examen, l'ex-chef de l'Etat a décidé de sortir du silence.

[Mis à jour le 2 juillet à 20h54] Nicolas Sarkozy s'est vivement défendu dans le dossier des écoutes, mais aussi dans celui de l'affaire Bygmalion, niant le système de double facturation avoué pourtant par Jérôme Lavrilleux, l'un des responsables de cette campagne. Dans le dossier de "trafic d'influence" et de "corruption" présummés pour lesquels il a été mis en examen cette nuit, il a attaqué vertement les juges chargées du dossier, dont Claire Thépaut, membre du Syndicat de la magistrature, qui lui est politiquement hostile. Pour lui, l'indépendance de la justice est bafouée. L'ancien chef de l'Etat dénonce également la méthode : une garde à vue d'environ 15 heures que les magistrates auraient pu lui épargner. Sur le fond, il nie avoir essayé de "pistonner" un haut magistrat, Gilles Azibert, pour obtenir des informations confidentielles et affirme pouvoir le prouver. Nicolas Sarkozy mentionne notamment une écoute "non diffusée par la presse", qui prouverait qu'il n'a jamais essayé d'obtenir un poste à Monaco pour Azibert. Poste que ce dernier n'a d'ailleurs pas obtenu.

"Sarkozy dénonce une instrumentalisation politique de la justice"

François Hollande a lui aussi été directement et nominativement visé par son ancien adversaire de 2012. Nicolas Sarkozy accuse la gauche au pouvoir de mener une cabale contre lui et d'avoir, à son arrivée au pouvoir, fouillé dans ses archives pour trouver des éléments à charge. Il accuse Michel Sapin d'avoir déclaré que la gauche "s'occuperait" de son cas le cas échéant, Christiane Taudira d'avoir menti en affirmant qu'elle n'était pas informée des écoutes menées sur lui et François Hollande, enfin, en creux, d'être aux manettes.

Nicolas Sarkozy a conclu son entretien par un mot sur son éventuel retour en politique. L'ancien chef de l'Etat a clairement indiqué qu'il ne renonçait à rien, ni pour la présidence de l'UMP, ni pour une candidature à la présidentielle de 2017. Il a annoncé une décision "à la fin du mois d'aout, au début du mois de septembre".

Les principales déclarations

Les Français ont besoin de vous ? "La question se pose"

"J'aurai à décider, à la fin du mois d'août, au début du mois de septembre, ce que je devrai faire"

"Vis à vis de son pays, on a des devoirs, on n'a pas que des droits"

"La question de savoir si on renonce ne se pose pas pour moi"

"Qu'est-ce qui pourrait vous faire renoncer ?" demande Elkabbach

"Je ne ferai pas aux autres ce qu'on m'a fait"

"Monsieur Lavrilleux aura à rendre compte devant la justice"

"Il n'y a jamais eu le moindre système de double facturation"

"Avez-vous des problèmes avec la présomption d?innocence M. Elkabbach ?" L'interview se tend !

"Je n'ai pas eu d'argent du contribuable"

"Le seul candidat, avec 19 millions d'électeur, qui n'a pas été remboursé, c'est moi"

"Ce n'est pas la peine d'avoir de l'agressivité, j'en ai eu suffisamment hier soir avec ces deux dames"

"Nous n'avons pas un un centime de remboursement"

L'interview bascule sur l'affaire Bygmalion et le financement de la campagne de 2012.

"Je prends les Français à témoin"

"Je vous le dis dans les yeux : je n'ai rien à me reprocher, ni dans cette affaire, ni dans les autres"

"Que puis-je faire si ce n'est prendre les Français à témoin ?"

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Capture de l'interview de Nicolas Sarkozy. © Capture TF1

"Où est le trafic d'influence ? Ou est la corruption ? C'est scandaleux"

"Il y a une écoute qui, bizarrement, n'a pas été diffusée dans la presse ou je dis "non""

"Monsieur Azibert était demandeur d'une mutation à Monaco. il ne l'a pas eue"

"Dans la démocratie de Monsieur Hollande, être magistrat et être de gauche est une qualité"

"Je ne suis pas un justiciable au dessus des lois"

Nicolas Sarkozy rappelle les affaires dans lesquelles il a été visé.

"J'ai été totalement blanchi"

"Je vous rappelle que j'ai été interrogé dans l'affaire dite Bettencourt, j'ai eu un non lieu"

"Je ne demande aucun avantage particulier"

Nicolas Sarkozy accuse vertement François Hollande d'avoir fouillé dans ses archives à l'Elysée

Au sujet de François Hollande : "Qu'en sait il ? A-t-il eu les juges au téléphone ?"

"Mme Taubira a été convaincue de mensonge quand elle a dit qu'elle ne savait pas" pour les écoutes.

"Imaginez que quand j'étais président, François Hollande eut été l'objet des mêmes écoutes..."

"Je vous pose une question à mon tour" (il en pose de nombreuses !)

"S'agissant de ma mise sur écoute [...], j'ai été mis sur écoute en septembre 2013 pour des faits supposés, complètement absurdes, de versement d'argent de Monsieur Kadhafi"

Nicolas Sarkozy parle de "violation du droit fondamental"

"Nous avons appelé, en conscience à appeler à voter contre vous"

Nicolas Sarkozy lit un extrait d'un courrier du Syndicat de la magistrature reçu en 2012, l'accusant d'avoir "affaibli l'autorité judiciaire".

"Est-il normal qu'on choisisse, un magistrat qui appartient au syndicat de la magistrature ?"

"Je me suis assis dans mon fauteuil en face de ces deux dames"

"Les chefs d'accusation sont grotesques"

"Ne pouvaient-elles pas me convoquer ?"

"Moi qui ait un casier judiciaire vierge [...] est-il normal d'être traité comme cela ?"

"Monsieur Cahuzac [...] n'a pas fait une seconde de garde à vue"

"Il y a eu une volonté de m'humilier"

"Les policiers ont fait remarquablement leur travail"

"Que je sois placé en garde à vue pendant 15 heures ?"

"Est-il normal que je sois écouté dans mes conversations les plus intimes depuis le mois de septembre ?"

"Je ne demande aucun privilège"

"Je suis profondément choqué de ce qui s'est passé"

"Jamais je n'ai commis un acte contraire aux principes républicains ou à l'Etat de droit"

20h10 - "L'interview a commencé ! "J'ai estimé que la situation était suffisamment grave pour dire aux Français ce qu'il en était de l'instrumentalisation de la justice" 

Les coulisses de l'interview

20h09 - Et de cinq ! Nouveau reportage. Cette fois, il s'agit des réactions à l'UMP (plutôt timides). Juppé et sa "pensée amicale", Fillon qui parle de "faire la lumière" mais qui soutien "l'homme" sur son blog, la grogne des sarkozystes... Nadine Morano qui attaque bille en tête la justice sur son impartialité.

20h04 - Quatrième reportage de TF1 avant l'interview. Désormais, ce sont les réactions politiques qui se sont succédées tout au long de la journée qui sont diffusées... On patiente.

20h04 - Et maintenant la liste des cinq dossiers dans lesquels Nicolas Sarkozy est cité. Affaire Karachi, arbitrage Tapie, financement libyen de la campagne présidentielle, affaire des sondages commandés par l'Elysée, affaire Bygmalion pour la plus récente... Toutes y passent.

20h02 - "Quels soupçons pèsent sur l'ancien chef de l'Etat ?" demande Gilles Bouleau sur TF1. Nouveau reportage diffusé avant l'entretien. Une façon de faire monter la sauce.

20h01 - L'accroche de Gilles Bouleau a été suivie d'un reportage sur la mise en examen de Nicolas Sarkozy et les réactions qu'elle a provoqué.

20h - C'est parti ! Le 20 heures de TF1 a débuté directement par la mention (et une déclaration choc extraite) de l'interview. "La question de savoir si on renonce (pause) ne se pose pas pour moi", dit Nicolas Sarkozy en ouverture du JT de TF1.

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Nicolas Sarkozy. © Capture LCI

19h57 - Selon Gilles Bouleau à la sortie de l'entretien, Nicolas Sarkozy s'est montré "pugnace". Les premières images diffusées au compte gouttes par TF1 montrent un ancien chef de l'Etat à la mine grave.

19h52 - Les coulisses de l'interview de Nicolas Sarkozy font l'objet d'un certain intérêt. Le dispositif Bouleau-Elkabbach avait déjà été expérimenté il y a peu pour une interview de Vladimir Poutine. TF1 et europe 1 semblent donc vouloir multiplier les "coup" avec le duo des deux journalistes vedettes. Cette fois, ils obtiennent le premier entretien de l'ancien chef de l'Etat depuis 2012 et font entrer pour le première fois des caméras dans son bureau de la rue de Miromesnil. 

Pour Nicolas Sarkozy, c'est aussi une mise en scène symbolique : ce sont les journalistes qui se déplacent pour l'interroger, tout comme ils se déplacent traditionnellement à l'Elysée pour interviewer le président de la République.

19h40 - Sur Twitter, plusieurs journalistes ont exhumé le message posté sur Twitter par Nicolas Sarkozy en avril 2012 sur Dominique Strauss-Kahn. Alors que l'ancien directeur du FMI se disait victime d'un "complot politique" dans l'affaire du Sofitel, le président-candidat l'invitait à s'expliquer devant la justice. Pour beaucoup, les rôles sont inversés ce soir, c'est Nicolas Sarkozy qui se dira victime d'un complot.

19h23 - Infos de dernière minute avant l'interview. Pendant l'entretien, Nicolas Sarkozy ne qualifie jamais François Hollande de "président", mais de "Monsieur". Il compare son traitement avec celui de Jérôme Cahuzac, qui n'aura pas eu à se plier à une garde à vue lors du scandale de son compte à l'étranger. Comme on pouvait s'y attendre, il pointe l'un des juges qui l'a mis en examen. "Est-il normal qu'on ait choisi une membre du Syndicat de la Magistrature dont l'obsession politique est de me détruire ?", aurait-il déclaré lors de l'interview au sujet de la juge Claire Thépaut.

19h09 - Une heure avant sa diffusion, un premier extrait de l'interview de ce soir a été diffusé sur LCI. Nicolas Sarkozy y déclare que "jamais" il n'a "commis un acte contraire aux principes républicains ou à l'Etat de droit". Dans son interview, l'ancien chef de l'Etat va vraisemblablement cibler une justice "instrumentalisée". "La nuit dernière qui me fut réservée m'a convaincu de m'exprimer ici et maintenant. Je suis profondément choqué", a indiqué Nicolas Sarkozy à ses deux intervieweurs. "Tout est fait pour donner une image de moi qui n'est pas conforme à la réalité ". Voir l'extrait sur le site de LCI.
Dans le même temps, une nouvelle photo de l'entretien a été diffusée sur Twitter par Catherine Nayl, la directrice de l'information sur TF1.

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Nicolas Sarkozy entouré de ses interviewers. © Capture twitter

18h00 - Nicolas Sarkozy l'air grave - Le journaliste Fabien Namias a pris en photo l'ancien président face à ses interviewers. Le cliché est sur Twitter :

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Coulisses de l'interview © Twitter

17h00 - L'enregistrement de l'intervention de Nicolas Sarkozy s'effectue dans les bureaux de l'ancien président, rue de Miromesnil, dans le 8e arrondissement de Paris.

16h45 - Laurent Wauquiez remet en cause l'indépendance de la justice dans cette affaire - "Peut-il y avoir de la justice quand il y a de l'acharnement ?" a posté le jeune cadre de l'UMP.

16h35 - Louis Sakozy : "Et on l'accuse quand de meurtre ?" - Le jeune fils de Nicolas Sarkozy, très actif sur Tweeter, a tenu à défendre son père : "Et on l'accuse quand de meurtre ? 6 dossiers judiciaires ouverts en moins de deux ans, c'est plus qu'un coup politique! C'est l'acharnement pour assurer son non-retour dans le monde politique, et vu l'état de notre pays, on est dans la merde" écrit-il.

16h30 - La mère de Carla Bruni réagit dans la Stampa - La belle-mère de Nicolas Sarkozy s'indigne contre sa mise en examen : "Le vrai scandale est ce coup de théâtre, la modalité et le moment choisi pour porter ces accusations contre Nicolas" estime-t-elle

16h00 - Un retour politique en trombe de Nicolas Sarkozy ? Selon les confidences d'un proche de l'ancien chef de l'Etat à une journaliste de iTélé, Nicolas Sarkozy, "homme de conflit", "va faire un pas de plus vers sa candidature à l'UMP", en s'affirmant "comme le chef de l'opposition".

14h00 - Jean-François Copé réagit par un message sur Twitter plein de sous-entendus : "Si certains déclarent d'un côté leur amitié à Nicolas, tandis qu'ils continuent de l'autre à tout faire pour empêcher son retour, mes proches et moi-même lui réaffirmons notre soutien dans cette épreuve comme dans les étapes à venir pour notre famille politique"

13h20 - Pour François Fillon, "le pays s'enfonce dans une crise de confiance". L'ancien Premier ministre a posté sa réaction, très attendue, sur son blog : "Mis en examen, Nicolas Sarkozy est présumé innocent. Il est urgent que la lumière soit faite pour l'homme qui traverse une épreuve douloureuse comme pour le pays qui s'enfonce dans la crise de confiance".

13h00 - Selon Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, François Hollande a rappelé ce matin en Conseil des ministres les principes de l'"indépendance de la justice" et de la "présomption d'innocence". Un rappel qui ressemble à un cadrage à l'endroit de son équipe gouvernementale quant-aux réactions à venir.

Nicolas Sarkozy fait son grand retour médiatique, avec une intervention retransmise sur TF1 et Europe 1 ce mercredi 2 juillet à 20h00. Un come-back que l'ancien président imaginait très vraisemblablement très différent, puisque s'il sort de son silence, ce n'est pas pour s'affirmer comme le recours politique providentiel tant espéré par ses soutiens, mais pour donner sa version des faits de l'affaire judiciaire qui fait la une des journaux. L'ancien président a décidé de prendre la parole à la télévision, une première depuis son départ de l'Elysée, pour s'expliquer devant les Français, en enregistrant une interview, à 17h00, accordée aux journalistes Gilles Bouleau et Jean-Pierre Elkabbach.

Placé en garde à vue mardi 1er juillet - une première pour un ancien président de la République - puis mis en examen pour corruption, Nicolas Sarkozy fait face à une situation unique dans l'histoire de nos institutions, alors que l'hypothèse de son retour en politique était il y a encore quelques jours une quasi-certitude. Aujourd'hui extrêmement fragilisé, avec des personnalités politiques de son camp qui ne peuvent que le soutenir des bouts des lèvres, Nicolas Sarkozy veut très certainement prendre en main le traitement médiatique de ses démêlés avec la justice, pour montrer une autre image de lui que celles diffusées à la télé et dans la presse, prises à la sortie de sa garde à vue.