Martine Aubry : "incapable", "couille molle"... Ses confidences sur François Hollande

Martine Aubry : "incapable", "couille molle"... Ses confidences sur François Hollande Le retour fracassant de Martine Aubry est relativisé par l'exécutif. Mais en coulisses, les tensions sont bien réelles. Sur les réformes et sur les hommes en place, la maire de Lille est cinglante.

Les rancoeurs sont tenaces. Les crispations sont désormais palpables et n'échappent plus à la presse. A croire que Martine Aubry ne craint pas que les propos - extrêmement durs - qu'elle tient en privé sur François Hollande et Manuel Valls fuitent dans les journaux. Son retour tonitruant sur la scène publique s'accompagnent en effet de nombreuses confidences que l'on retrouve ces derniers jours dans les médias. A commencer par Le Canard Enchaîné, qui révèle la teneur des conversations entre la maire de Lille et ses proches - manifestement bavards avec les journalistes. "J'avais raison, Hollande est un incapable. Il a tout raté : le chômage, il n'a pas réussi à le faire baisser, et la croissance n'est pas au rendez-vous. Tout va de travers." aurait confié Martine Aubry, regrettant que le chef de l'Etat "a choisi, avec Valls, des orientations sociales-libérales".

Sur le fond des dossiers et la ligne fixée par François Hollande, les choses ont le mérite d'être claires : dans le JDD, la maire de Lille a explicitement demandé une "réorientation de la politique économique", appelant au débat. Sauf que ni Manuel Valls ni François Hollande n'étaient informés de l'interview samedi soir, lorsque le journal était sous presse, rapporte encore Le Canard Enchaîné, qui livre aussi les réactions des principaux concernés : "Je ne suis jamais surpris avec Martine Aubry" aurait lâché François Hollande. "Je la connais et je sais comment elle fonctionne. Mais je me demande bien où elle veut aller". Et le chef de l'Etat d'ironiser : "Elle a dit qu'elle veut que je réussisse ? Ce n'est pas forcément comme ça qu'elle va y arriver". La présidentielle de 2017 n'est déjà plus très loin. Pour Manuel Valls, c'est surtout la mauvaise séquence avec les frondeurs de sa majorité qu'elle contribue à alimenter, quelques mois avant des départementales 2015 houleuses pour le PS, par sa soudaine charge : "On avait réussi à réunir les députés socialistes autour de la réforme des allocations familiales et on retombe sur la critique de nos propres amis" ajoutant : "Martine affaiblit la crédibilité du gouvernement".

Le Figaro consacre un article à sa tumultueuse relation entre Martine Aubry et François Hollande, faite de haines tenaces et de concessions mutuelles. Et pour le quotidien, les choses sont claires : Ce qui fuse entre Martine Aubry et François Hollande, depuis près de vingt ans, derrière les apparences, ce sont les insultes. Les propos rapportés sont violents: "couille molle" côté Aubry, "perverse" côté Hollande...". 

Derrière les mots d'oiseaux cependant, ce sont de véritables désaccords de fond et de stratégie qui se manifestent entre ces deux animaux politiques. Martine Aubry veut prendre ses distances avec l'exécutif, notamment en vue des régionales : "On ne pourra pas faire une campagne calquée sur la politique du gouvernement, dit-elle. Chez nous, ce sera plus facile de mener campagne avec un Parti communiste qui, comme l'a écrit l'Huma, approuve mes critiques contre le gouvernement que sans le Parti communiste".

EN VIDEO : Les critiques de Martine Aubry sur la politique du gouvernement passent mal. Ségolène Royal a regretté sur notre plateau que celle-ci "tire sur son camp, sur sa famille politique" :

"Ségolène Royal - Aubry : "Est-ce le moment de tirer contre son camp, contre sa famille politique ?""