François Hollande, accueilli par du fumier, se cache à Florange

François Hollande, accueilli par du fumier, se cache à Florange Alors que François Hollande effectue un retour sous tension à Florange, des agriculteurs ont décidé de faire brûler une grande quantité de fumier pour accueillir le chef de l'Etat, qui a préfére passer par la petite porte.

François Hollande accueilli par du fumier et des pneus en feu à Florange. On s'attendait à une image choc pour le retour du chef de l'Etat dans la ville, minée par la fermeture de l'usine Arcelor-Mittal, malgré les promesses politiques. Ce sera peut-être cette fumée noire qui restera dans les mémoires. La photo a été postée par Samuel Goldschmidt, reporter à RTL et commence à être partagée sur les réseaux sociaux. Mais ce sont ici les agriculteurs qui ont montré leur mécontentement. Selon les Echos, à son arrivée sur le site industriel, le chef de l'Etat aurait évité les salariés de l'usine qui l'attendaient devant la porte principale, en passant par une autre entrée. Une façon d'éviter d'autres clichés gênants avant de rencontrer la direction, les représentants du personnel et d'anciens salariés des hauts fourneaux. Une rencontre que la CGT et FO ont décidé de boycotter.

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François Hollande accueilli par du fumier à Florange. © Capture Twitter

François Hollande est depuis ce matin dans la ville de Lorraine, devenue l'emblème de l'échec de la politique industrielle française après avoir été celui de la sidérurgie. C'est la troisième fois qu'il vient sur le site en trois ans. Mais en avril 2013, les hauts fourneaux se sont définitivement arrêtés. De quoi faire de ce nouveau rendez-vous un déplacement à haut risque pour le président de la République. François Hollande s'était engagé à assurer l'"avenir industriel" du site Arcelor-Mittal. Et le chef de l'Etat estime être en train de tenir sa promesse, avec un projet dans la commune voisine d'Uckange, que le chef de l'Etat est allé visiter avant Florange. Une plateforme publique de recherche et de développement industriel y est en chantier. Safran, Ascométal, Eramet et Derichebourg se sont associés à ce projet public, baptisé "Métafensch". L'usine, visant à produire un acier "propre", devrait être lancée d'ici à la fin 2015.

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Malgré le projet Métafensch, de nombreux salariés et anciens salariés d'Arcelor Mittal se sentent en effet abandonnés. En 2012, le candidat François Hollande, juché sur une camionnette, avait notamment promis une loi sur la reprise des sites abandonnés par les groupes industriels et indiqué qu'il ne laisserait pas tomber les hauts fourneaux. Mais un accord du gouvernement Ayrault avec Arcelor Mittal après l'élection présidentielle avait été vécu comme une trahison (une "solution" a été trouvée pour 629 salariés, 257 ont quitté le groupe volontairement et les autres ont été reclassés au sein de l'entreprise). D'autres décideurs comme le ministre du Redressement productif de l'époque, Arnaud Montebourg, prônaient une nationalisation provisoire du site et ne manquent pas aujourd'hui de montrer Florange comme le tournant du quinquennat. Tournant qui aurait placé selon eux le gouvernement dans une trajectoire menant à l'échec.

Pour l'instant, ce sont pourtant les agriculteurs qui marquent le plus par leur action. Après une mobilisation remarquée il y a quelques semaines, ils veulent encore "sensibiliser" le président à leurs difficultés et aux contraintes administratives et environnementales qui leurs sont imposées.

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L'entrée de l'usine Arcelor-Mittal et une autre photo de la fumée noire qui se dégage à proximité de Florange. © Capture Twitter