Départementales 2015 : au FN, "60 à 70 % des nouveaux adhérents viennent de l'UMP" (responsable local)

Départementales 2015 : au FN, "60 à 70 % des nouveaux adhérents viennent de l'UMP" (responsable local) Les départementales 2015 auront lieu dans un mois. Et c'est bien le score du FN qui sera le plus scruté lors de ces élections. Dans les départements, les cadres frontistes sont optimistes.

[Mis à jour le 18 février 2015 à 15h51] Véritable force d'attraction ou esbroufe ? Selon Marine Le Pen, de nombreux cadres de partis concurrents rejoignent le Front national et certains seront candidats aux départementales 2015 en mars. La patronne du FN cite notamment trois anciens membres du PS, mais surtout 32 UMP, dont une quinzaine ont eu des mandats ou des responsabilités dans le parti de Nicolas Sarkozy. Difficile, même après la publication officielle des listes des candidats aux départementales, de vérifier l'information. Mais au niveau local, elle est également mise en avant sur le terrain. Interrogé il y a quelques jours par Linternaute.com, Frédéric Boccaletti, responsable de la section FN dans le Var et candidat aux départementales, assurait que "60 à 70 % des nouveaux adhérents du FN viennent de l'UMP". La section du Var compte 4400 adhérents selon l'intéressé et est l'une des plus dynamique du pays.

Un cas particulier ne fait pas une généralité. Le Var est l'un des départements que le FN vise en priorité en mars. Avec un objectif affiché de 16 élus dans les cantons varois, Frédéric Boccaletti espère faire de sa campagne un symbole de la percée du FN dans les territoires et dans l'électorat UMP. Le conseil départemental du Var est en outre à droite depuis 1985. Tenu depuis 2002 par Horace Lanfranchi, qui a succédé à Hubert Falco, il est encore largement dominé par l'UMP locale qui tient 32 des 43 sièges varois contre un seul pour le FN (10 pour le PS et ses alliés). Le Front national compte donc sur un report de voix massif dès le premier tour, puis au second.
EN VIDÉO - Selon un sondage Ifop pour le JDD, 29% des Français souhaitent le succès du Front national aux élections départementales.

"Sondages sur le bond du FN : "On ne voit pas pourquoi il en irait autrement""

Les départementales 2015 : nouveau cap dans la stratégie de dédiabolisation

Et le FN a de quoi être confiant. Un récent baromètre TNS pour France Info sur l'image du parti d'extrême droite, la moitié des électeurs UMP seraient favorables à des alliances locales avec le FN. Tandis que le même baromètre signalait un recul des thèses du FN dans la population globale, les souhaits d'alliances avec le FN aux prochaines élections locales (départementales et régionales) ont gagné dix points depuis les municipales chez les sympathisants UMP. Un accord national serait même approuvé par 43 % de ce segment contre 37 % en 2014.

La récente législative partielle dans le Doubs, qui avait mis aux prises le FN et le PS au second tour le 8 février dernier, souligne elle aussi cette grande porosité de l'électorat de l'UMP, signe que sa stratégie de dédiabolisation a payé sur le long terme. Selon une analyse d'un chercheur, Joël Gombin, publiée sur Slate.fr, la moitié des électeurs UMP du premier tour s'étaient alors tournés vers le FN au second, un quart seulement ayant opté pour le PS. La ligne du "ni-ni", alors adoptée par les instances de l'UMP, a donc semble-t-il profité au parti de Marine Le Pen. Docteur en science politique, Joël Gombin en avait conclu à "la fusion, relative certes mais néanmoins bien avancée, des électorats de l'UMP et du FN". Une fusion qui pourrait encore se confirmer en mars.