Dans le collimateur de Marine Le Pen...

Dans le collimateur de Marine Le Pen... Les départements convoités par le Front national lors de ces élections sont sans doute plus nombreux qu'il n'y parait et les objectifs de Marine Le Pen sont clairs : mettre le FN sur une rampe de lancement pour 2017.

[Mis à jour le 22 mars 2015 à 01h37] On le rabâche d'éditoriaux en analyses depuis le début de la campagne. C'est bien le Front national qui s'annonce comme le grand favori des élections départementales. Des élections départementales qui semblent ne pas pouvoir échapper à Marine Le Pen. Parmi les départements dans le viseur de la patronne du Front : le Var, le Vaucluse, l'Aisne, l'Oise ou entre le Pas-de-Calais. Si l'un deux tombe dans l'escarcelle du FN, la fille de Jean-Marie Le Pen aura beau jeu d'en faire le symbole d'une réussite du frontisme local. Il suffira d'ailleurs que le FN arrive en tête des moyennes nationales et multiplie le nombre de ses conseillers généraux pour revendiquer une victoire. L'objectif : passer de deux conseillers généraux sortants aujourd'hui à plusieurs dizaines.

Mais le vrai objectif de Marine Le Pen va certainement bien au-delà de résultats affichés dans une poignée de départements par le FN. Comme lors de la législative partielle des 1er et 8 février dans le Doubs, les élections départementales annoncent un second tour à haute tension dans de nombreux cantons. S'il parvient à se maintenir dans un canton sur deux, comme le prévoient certains oracles, le FN forcera l'UMP et le PS à prendre position et à de nouvelle joutes destructrices. Le but : trouer une fois de plus de front républicain, qui reste un obstacle pour la présidentielle 2017. 

De ce point de vue, le troisième tour des départementales s'annonce plus explosif encore. Au second tour en effet, les duels UMP-FN devraient être largement majoritaires et il y a fort à parier que le Parti socialiste appellera à voter pour son rival de droite sans sourciller, au nom du front républicain. Mais après les duels UMP-PS, dans ces départements tenus par la gauche et où la droite réalise une forte progression, il faudra bien déterminer une majorité une fois le scrutin terminé. Les quelques élus FN (un, deux, jusqu'à cinq) seront alors en position d'arbitres si PS et UMP se trouvent au coude-à-coude. La tentation de s'allier avec les élus frontistes pour prendre les rênes du département pourraient alors être très fortes dans certaines assemblées départementales. Comme en 1998, où les régionales avaient abouti à une lourde polémique sur les alliances nouées çà et là avec le parti lepéniste.

Le front républicain semble donc clairement dans le collimateur de Marine Le Pen. En 2002, 82 % des électeurs avaient opté pour Jacques Chirac face à la surprise Jean-Marie Le Pen au second tour. Quinze ans après, alors que Marine Le Pen semble assurée d'accéder au second tour, le report des voix pourrait bien être tout autre.

EN VIDEO - Depuis des semaines, le FN est au coeur de la campagne.

"Départementales : le FN au coeur de la campagne"