Surprise ! Jean-Marie Le Pen tend la main à l'UMP

Surprise ! Jean-Marie Le Pen tend la main à l'UMP On croyait le président d'honneur du FN plus radical encore que sa fille. Jean-Marie Le Pen serait pourtant favorable à des alliances avec l'UMP.

Les élections départementales approchent et chaque jour de campagne ressemble un peu plus au précédent. Le FN monopolise l'attention à une trentaine de jours des élections départementales. Cette fois, c'est Jean-Marie Le Pen, le président d'honneur du parti, qui fait l'actualité. Il s'est dit jeudi favorable "au cas par cas " à des alliances avec l'UMP. ET le patriarche de la famille Le Pen place déjà son parti en position de force. Il faudra, pour bénéficier de la clémence frontiste, que le candidat UMP se plie à des "obligations" que le Front national va définir. Au centre de ces alliances encore très théoriques : pas plus de quatre principes sur l'immigration, la sécurité ou encore le budget et la lutte pour l'emploi.

Alors que Jean-Marie Le Pen se montre depuis des mois plus radical que sa fille Marine, enchainant les déclarations chocs et rappelant qu'il existe au FN une ligne beaucoup moins lisse que celle incarnée par Florian Philippot, Jean-Marie Le Pen tend cette fois la main à l'UMP, parti pourtant honni de l'extrême droite et que le Front national se serait promis de détruire. Après avoir critiqué "l'UMPS", le FN va-t-il s'associer avec les tenants de la "bien pensance" et les responsables du déclin français, dénoncés de discours en interview ? Derrière cette déclaration, une vision plus stratégique se dégage. Alors que la moitié des sympathisants UMP se dit pour des alliances locales avec le FN dans les départements, Jean-Marie Le Pen tente d'enfoncer un peu plus le front républicain qui lui avait couté cher au second tour de la présidentielle de 2002. Soulignant une "fracture" entre la direction du parti de droite, "dans le fond de l'establishment", et sa base, au "contact des réalités", il poursuit un objectif très clair.

Si en effet un, deux ou une dizaine de candidats UMP, malgré les menaces de sanctions parisiennes, décidait de s'allier avec le FN au niveau local, notamment au second tour le 29 mars, le parti frontiste jouerait coup double : en plus d'avoir un élu à coups surs grâce aux reports de voix, il provoquerait un désordre sans précédent dans le parti de Nicolas Sarkozy.

EN VIDÉO - De son côté, Marine Le Pen a évoqué d'hypothétiques accords de "3e tour", c'est à dire au sein de conseils généraux, pour dégager des majorités à l'issue des élections. Encore une fois, des "conditions" seraient posées, mais la présidente du Front national estime que le FN n'est pas "là pour marchander, mais pour faire de la politique", campant sur sa critique de l'UMPS.

"Pour Marine Le Pen, "l'adversaire c'est l'UMPS""