Le coup de gueule inquiet de Cambadélis

Le coup de gueule inquiet de Cambadélis Le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis a poussé un cri de colère alors qu'on annonce une défaite cinglante pour la majorité à moins de trois semaines des élections.

"On n'a pas le droit !" Ce sont les premiers mots prononcés lors d'une conférence de presse par un Jean-Christophe Cambadélis inquiet à quelques semaines des élections départementales. Alors que certains estiment qu'il y a "péril en la demeure" à moins d'un mois du premier tour le 22 mars, le patron du Parti socialiste n'a pas cherché à cacher son inquiétude ce jeudi 5 mars. Principal problème pour Cambadélis : l'abstention qui s'annonce massive, jusqu'à 58 % des électeurs selon un sondage CSA paru mercredi. Pour lui, "c'est une honte de se désintéresser de 35 milliards d'euros d'investissement dans la politique sociale par an [...] de mépriser 12 milliards d'euros d'équipements de proximité, collèges, routes, gymnases [...] de dédaigner 12,3 % de financement du secteur associatif c'est- à-dire 1 828 000 emplois".

Une jolie prose sur les départements qui, rappelle M. Cambadélis, "représentent 6 % de la dépense publique et 2 % de la dette publique totale" et dont la survie ne tenait pourtant plus qu'à un fil il y a encore quelques mois. Et le patron du PS de rappeler les enjeux de fond de cette élection : lutte contre les déserts médicaux, défi du bien vieillir, accès aux transports et à la mobilité, agriculture raisonnée et une bonne alimentation, services publics et la cohésion territoriale... "Le vote socialiste, c'est le vote utile par rapport aux réelles préoccupations des  Français", tente de rappeler celui qui garde en travers de la gorge la dispersion des candidatures de gauche dans les départements avant de marteler que "l'élection départementale est l'élection de base de la démocratie française".

Et Jean-Christophe Cambadélis ne décolère pas face à cette élection accaparée par un "débat politique national" tout en s'attardant sur le "redressement" du pays qui serait, selon lui, "en marche". De quoi donner d'ailleurs un espoir par rapport à des "élections municipales, où il n'était même pas perceptible". Pour lui l'élection sera "difficile". Et sans doute préoccupé par la vague bleue voire bleue marine qui s'annonce, il dénonce "le flou et le loup".  L'UMP d'un côté taxée de mener une campagne vide de proposition, pour sa stratégie de "ni-ni" ou encore pour ses attaques de Gérald Darmanin contre Taubira. Le FN de l'autre contraint à "faire les fonds de poubelles de l'extrême-droite, de l'antisémitisme, de la xénophobie et l'islamophobie" pour trouver des candidats.