Le PS reste scotché à Guérini à Marseille

Le PS reste scotché à Guérini à Marseille A Marseille comme dans les Bouches-du-Rhône, le PS local semble adopter un comportement pour le moins ambigu vis-à-vis de Jean-Noël Guérini, persona non grata à Solferino.

[Mis à jour le 13 mars 2015 à 16h47] Il veut rempiler et compte bien rester le patron dans son département. Jean-Noël Guérini, soupçonné pour trafic d'influence et association de malfaiteurs, est candidat à sa propre succession pour ces élections départementales dans les Bouches-du-Rhône. Mouton noir du PS parisien, le très puissant président sortant n'en dispose pas moins d'une certaine clémence voire d'une claire collaboration de ses anciens amis socialistes au niveau local. On apprend ainsi que dans quatre cantons de Marseille pour ces départementales, et dans d'autres cantons ruraux, les candidats de la "Force du 13", le nouveau parti guériniste, se présentent avec un binôme socialiste.

Alors que dans quelques jours ouvriront les bureaux de vote à Marseille, les accords avec ces fidèles parmi les fidèles n'ont pas été commentés à Solferino. Mais dans une situation délicate, le PS préférera sans doute que le département reste dans le giron d'un Jean-Noël Guérini mis en examen, mais sans procès en vue pour le moment, plutôt qu'il vienne s'ajouter à la liste des (nombreux) départements qui devraient basculer à droite. Rien ne paraît aujourd'hui pouvoir gêner la réélection de Jean-Noël Guérini. "Pourquoi voulez-vous que j'aie des arrière-pensées par rapport au PS et ses dirigeants ? Ils ne m'intéressent pas", commente de son côté tout en dédain le principal intéressé. Du côté de l'UMP, on craint qu'au soir des résultats des départementales à Marseille, cette alliance implicite donne lieu à des duels PS- Force du 13 contre FN au second tour. Martine Vassal, chef de file de l'UMP dans les Bouches-du-Rhône, a d'ores et déjà mis en garde les électeurs contre ce "choix cornélien à faire entre un système socialo-guériniste et un FN qui ne partage pas nos valeurs".

Du côté du PS, on se défend d'offrir un boulevard à Jean-Noël Guérini aux élections départementales, rappelant que ceux qui l'ont rallié pour les départementales sont ceux qui lui restent fidèles depuis des années et qu'il bénéficie aussi de quelques coups de mains appuyés de la droite. Plusieurs candidats ou élus PS du département soulignent qu'ils ne soutiennent pas Jean-Noël Guérini. Mais les Jybrael, Carlotti, Mozziconacci, Caselli ou Menucci, qui a subi une lourde défaite aux municipales comme aime à le rappeler Guérini, pèseront-ils dans le résultat final ?

EN VIDÉO - Jean-Noël Guérini, ex-homme fort démissionnaire du PS, a créé son propre parti "La Force du 13", pour les élections départementales et présenterait des candidats aux régionales.

"Guérini candidat à sa propre sucession au Conseil général"