Les dessous de la candidature de Bartolone

Les dessous de la candidature de Bartolone Claude Bartolone a finalement créé la surprise hier en se déclarant candidat à la primaire socialiste qui choisira la tête de liste du PS aux régionales. Une manœuvre qui a pu être téléguidée de l'Elysée.

S'il était élu, il devrait quitter le perchoir de l'Assemblée nationale, l'un des postes les plus prestigieux de la République. Claude Bartolone a déclaré hier qu'il se portait candidat à la primaire socialiste pour les élections régionales de 2015 en Ile-de-France. Alors que se profilait un duel compliqué entre le président sortant du conseil régional Jean-Paul Huchon, candidat à un quatrième mandat, et Marie-Pierre de la Gontrie, première vice-présidente, Claude Bartolone s'est lancé en se présentant comme le "candidat du rassemblement". Les divisions pourraient pourtant être encore plus fortes avant une élection cruciale pour le Parti socialiste, qui tient la région capitale depuis de nombreuses années mais semble dans une position délicate après les départementales de mars.

"Régionales en Ile-de-France : Claude Bartolone, troisième homme de la primaire socialiste"

Claude Bartolone s'est prononcé in extremis, à la veille de la clôture des candidatures. Il y a deux semaines encore, il assurait qu'il ne serait pas candidat à cette primaire. Ce sont des dirigeants et militants socialistes d'Ile-de-France qui l'auraient convaincu, par leurs courriers et leurs interpellations, à se lancer. "Aujourd'hui j'ai constaté chez les militants socialistes que la multiplicité des candidatures les perturbait. Ils se disaient que ce n'est pas le meilleur moyen d'entrer en campagne", a expliqué Claude Bartolone. Une version officielle qui peut être complétée par d'autres explications, venues quant à elles des coulisses.

"Barto", qui a  longtemps dirigé le département de la Seine-Saint-Denis, pourrait avoir été également guidé par l'exécutif et l'Elysée qui, dit-on, ne s'enthousiasmaient guère devant le duel Huchon-Gontrie. Ce "troisième" homme permettrait de sortir par le haut d'une précampagne d'affrontements relativement violents et d'une perspective d'immobilisme à la tête de la région. La candidature de Claude Bartolone permet également, dans un consensus tout relatif, d'éviter une candidature de Benoit Hamon, ancien ministre devenu "frondeur", qui envisageait lui aussi de se lancer dans la course. Le député a fait savoir que la candidature de Bartolone était pour lui une "excellente nouvelle". Claude Bartolone, qui est jugé par ses proches comme "le seul en mesure de gagner" en décembre, dispose par ailleurs d'un avantage clé : il est compatible avec les Verts ainsi qu'avec le Parti communiste avec lesquels il entretient de bonnes relations, héritées de sa gestion du 93 notamment.

Enfin, se se murmure par ailleurs que la candidature de Claude Bartolone, figure de la politique francilienne, qui dispose du soutien de l'Elysée, de Solferino, mais aussi de la mairie de Paris (qui soutenait à l'origine de la Gontrie), pourrait  inciter Jean-Paul Huchon et Marie-Pierre de la Gontrie à baisser les armes et à se retirer. Pour l'instant, aucun des deux ne s'est exprimé. Mais c'est Claude Bartolone qui l'assure lui-même : "il vont le faire dans les heures qui viennent". Le signe que c'est déjà lui le patron ?