Jean-Vincent Placé et Jean-Luc Mélenchon sont tombés d'accord

Jean-Vincent Placé et Jean-Luc Mélenchon sont tombés d'accord Les alliances qui se profilent entre EELV et le Front de gauche pour les élections régionales ne plaisent pas à Jean-Vincent Placé. Et à Jean-Luc Mélenchon non plus.

Les alliances qui sont envisagées entre Europe Ecologie-Les Verts et le Front de gauche en vue du premier tour des élections régionales de décembre mettent la pagaille à gauche. Mais auront au moins réussi à rapprocher Jean-Vincent Placé et Jean-Luc Mélenchon : ils sont tous les deux d’accord, ces listes communes ne sont pas une bonne idée. Elles concernent pour le moment quatre régions : Nord-Pas-de-Calais, Picardie, Provence-Alpes-Côte-D’azur, Auvergne, Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon.

"Journées d'été EELV : Placé entend pousser "un coup de gueule""

Du côté de Jean-Vincent Placé, on s’oppose aux alliances en raison de la victoire envisageable du Front national dans deux régions notamment, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et PACA. Pour lui, la stratégie menée par les candidats d’EELV est "irresponsable" et "ouvre un boulevard pour le FN", rapporte Le Monde. Du côté de Jean-Luc Mélenchon, se sont les méthodes d’EELV qui sont critiquées. Les écologistes "veulent avoir partout la tête de liste et compter le score pour EELV : c’est sectaire", affirme-t-il à Sud Ouest. "Je demanderai à mes amis de n’être dans aucune liste plutôt que de subir cette annexion".

"Chacun va devoir choisir son camp"

Les militants doivent se prononcer le 12 septembre dans la grande région du Nord. Jean-Vincent Placé le dit dès maintenant, il ne compte pas s’arrêter à des déclarations dans la presse. Si une alliance EELV-Front de Gauche est conclue, il en tirera "toutes les conséquences". "La scission qui pouvait se produire après les régionales va arriver de façon certaine après le 12 septembre si le parti persévère dans cette stratégie dans le Nord-Pas-de-Calais", ajoute-t-il. La députée EELV Barabara Pompili avait elle aussi affirmé mercredi ne pas savoir si le parti arrivera à conserver son unité.

Et si la menace de Jean-Vincent Placé de quitter son parti n’était pas assez claire, il précise au Monde : "Tout ça va devenir ridicule et chacun va devoir choisir son camp. Moi j’ai choisi le mien, je suis un fidèle soutien du Président de la République". Le sénateur compte d’ailleurs pousser son coup de gueule à l’université d’été d’EELV vendredi. Il avait déjà exprimé son mécontentement aux côtés de sept autres élus dans un texte dénonçant les alliances entre écologistes et Front de Gauche qui se profilent. "Une sorte de fièvre estivale a saisi une partie d’EELV", écrivaient alors les cosignataires. Jean-Vincent Placé s'était pourtant affiché à la Fête de l'Huma en septembre 2014, rappelle Le Lab

Marisol Touraine s'est elle aussi heurtée à la frange la plus à gauche d'EELV. Invitée pour l’ouverture de l’université d’été, elle a été copieusement sifflée par les militants. A la fin de son intervention sur le thème de la "santé environnement", elle a appelé à un rapprochement des écologistes et des socialistes lors du premier tour des régionales. Jean-Vincent Placé a annoncé qu’il se rendra jeudi prochain aux universités d’été du Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias pour œuvrer au rassemblement.