François Hollande : un aveu et un tacle soigné contre la gauche "immature"

François Hollande : un aveu et un tacle soigné contre la gauche "immature" "J'ai fait le pari que la gauche était devenue mature" a confié François Hollande à une journaliste du Monde. Dans une ouvrage, on apprend que le président ne souhaite pas gouverner en appliquant une politique 100% socialiste.

[Mis à jour le 1er septembre à 19h06] Pour François Hollande, la gauche est "minoritaire" en France, et son devoir de chef d'Etat est donc de ne pas laisser son camp lui guider l'ensemble de sa politique. C'est en substance la raison pour laquelle l'ancien Premier secrétaire du PS reste à l'Elysée l'homme du compromis, de la synthèse, quitte - paradoxalement - à décevoir les électeurs socialistes et la plupart de ceux qui ont voté pour lui au second tour en 2012. La journaliste du Monde Françoise Fressoz a réuni dans un ouvrage - "Le stage est fini" (Albin Michel) - des confessions du chef de l'Etat qui en livrent confirmation. "J'ai engagé des réformes qui ne sont pas toutes de gauche" admet-il ainsi, sans embages, lorsqu'on l'interroge sur sa ligne économique. L'Express, qui a pu consulté le livre ce mardi 1er septembre, publie sur son site plusieurs confidences détonnantes. "J'ai fait le pari que la gauche était devenue mature, que, minoritaire dans le pays, elle serait capable de comprendre qu'elle devrait faire bloc pour gouverner. Mon constat, c'est qu'une partie de la gauche ne l'admet pas", explique notamment François Hollande.

Voilà qui risque de semer le doute dans l'esprit de nombreux militants de la majorité, à commencer par les "frondeurs" socialistes. Et ce, d'autant que François Hollande s'est lancé dans une opération séduction depuis quelques semaines, auprès notamment des écologistes, dans le but de rassembler les forces de gauche autour de lui avant 2017. A moins qu'il ne s'agisse d'un appel du pied à l'endroit des centristes, à quelques mois qu'une possible victoire de Nicolas Sarkozy aux primaires de la droite. Le président l'assure : ses réformes "servent l'intéret général", comprendre "avant de servir un camp". Dans ce cas, existerait-il des mesures de droite que François Hollande approuverait ? Eh bien oui : le chef de l'Etat regrette auprès de Françoise Fressoz n'avoir pas "gardé l'augmentation de la TVA décidée par Nicolas Sarkozy pour boucler le budget qu'il (nous) avait laissé". François Hollande concède ainsi quelques mauvaises décisions sur la fiscalité : "On paie souvent la première loi de finances rectificative" juge le chef de l'Etat, faisant un parallèle avec le début de quinquennat de son prédecesseur. "Pour Sarkozy, c'était la loi travail, emploi, pouvoir d'achat, interprétée comme un cadeau fiscal. [...] Nous, on a payé les 11 milliards d'impôts nouveaux levés à notre arrivée".

EN VIDEO - En confirmant que Manuel Valls avait "vocation à rester à Matignon jusqu'en 2017", François Hollande a clairement inscrit la fin de son quinquennat dans une orientation social-libérale :

"Hollande: "Manuel Valls a vocation à rester à Matignon jusqu'en 2017""