Nadine Morano contre Guy Bedos : le procureur a requis une condamnation de l'humoriste

Nadine Morano contre Guy Bedos : le procureur a requis une condamnation de l'humoriste Nadine Morano accuse Guy Bedos de l’avoir traitée de "conne" et de "salope" lors d’un spectacle en 2013. L’humoriste risque jusqu'à 12 000 euros d'amende, la décision est attendue pour le lundi 14 septembre.

[Mis à jour le 7 septembre 2015 à 16h49] Ceux qui étaient au tribunal de Nancy ce lundi après-midi n'ont pas dû être déçus du spectacle. Face à face, Nadine Morano et Guy Bedos. L’accusé dans cette affaire, l’humoriste, était jugé pour "injures publiques" et risque jusqu’à 12 000 euros d’amende. Mais comment le comédien, qui a pourtant une longue carrière derrière lui, s’est-il retrouvé au tribunal ? A cause de l’un de ses spectacles. Nadine Morano, candidate à la primaire de la droite pour l'élection présidentielle, l’accuse de l’avoir qualifiée de "conne" et de "salope" sur la scène de Toul, ville où elle était élue d’opposition.

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"Guy Bedos s'en prend très violemment à Marine Le Pen et Nadine Morano "Je me demande pourquoi..."

Selon elle, Guy Bedos aurait déclaré le 11 octobre 2013 : "Nadine Morano a été élue ici à Toul ? Vous l’avez échappé belle ! On m’avait promis qu’elle serait là… Quelle conne, la salope !". Une version que l’humoriste et son avocat contestent, affirmant d’ailleurs n’avoir jamais prononcé le mot "salope" devant les 1300 personnes réunies ce jour-là. Toutefois, sur une vidéo amateur présentée sur Youtube comme tournée lors de ce spectacle, on entend clairement Guy Bedos lancer : "Morano répète sans arrêt qu’elle connaît le peuple car elle en vient, ben qu’elle y retourne, connasse !".

Où se trouve la limite de l'humour ?

Au-delà des insultes, c’est la question de la liberté d’expression qui a été mise en débat lors de procès. "Je vais parler des limites de l’humour", expliquait Nadine Morano au Figaro. "Beaucoup d’humoristes, comme Laurent Gerra, font des sketches sans franchir la ligne jaune de l’injure". Pour Guy Bedos, il n’y a pas de quoi prendre la mouche. "Je disais des trucs sur Mitterrand alors qu’il était dans la salle. A la fin du spectacle, il venait me voir en me disant que j’y allais fort. Puis on allait boire un verre", a raconté l’humoriste au quotidien. Avant d’ajouter : "L’humour est une langue étrangère, certains doivent avoir besoin de sous-titres". 

Une formule que Guy Bedos a également utilisé à la barre ce lundi. Pour sa défense, l'humoriste a expliqué avoir simplement réagi à des insultes de spectateurs, selon une journaliste d'Europe 1 présente au procès. Guy Bedos et Nadine Morano étaient tous deux présents lors de l'audience et ont d'ailleurs échangé quelques mots. "Je ne vous reprocherai jamais d'avoir vos convictions", a dit la députée européenne au comédien. Le procureur a requis la condamnation de Guy Bedos à une amende au terme d'un "réquisitoire très très rapide". La décision sera rendue le lundi 14 septembre.