Nadine Morano : privée de son investiture, le bras de fer avec Nicolas Sarkozy continue

Nadine Morano : privée de son investiture, le bras de fer avec Nicolas Sarkozy continue Nadine Morano a été privée de son investiture par Les Républicains dans le Grand Est, pour les élections régionales. Selon le Canard Enchaîné, elle aurait déclaré "Sarko, il a perdu les pédales depuis longtemps". La guerre avec Nicolas Sarkozy continue.

[Mis à jour le 7 octobre à 23h40] Nadine Morano a été privée de son investiture pour les élections régionales dans le Grand Est. En cause, ses propos sur "la race blanche" de la France. L'eurodéputée a refusé de publier une lettre d'excuses, condition sine qua non pour Nicolas Sarkozy pour qu'elle reste candidate au scrutin de décembre. Mercredi, les membres de la Commission nationale d'investiture l'ont donc écarté, à 25 voix pour et trois absentions. Alain Juppé, Brune Le Maire et François Fillon étaient notamment absents. Ce dernier, ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, était invité d'une émission de télévision, où il a dénoncé "un procès en sorcellerie excessif". Le maire de Bordeaux a lui évoqué au sujet des propos de Nadine Morano, "au minimum uhe sottise, et sans doute une faute".

Mardi soir, au bureau politique des Républicains, rapporte Libération, les cadres du parti ont assisté à une scène surréaliste durant laquelle Nicolas Sarkozy a été durement critiqué par la parlementaire européenne. Le quotidien évoque "dix minutes de monologue enflammé", Nadine Morano ne craignant pas - ou plus - d'être mal vue. "J’ai toujours été là pour toi, même quand tu étais en garde à vue !", s'est-elle plainte après avoir déployé tous les arguments qu'elle ne cesse de répéter dans la presse. Son dérapage ? Elle ne faisait que citer De Gaulle. Des excuses ? Elle a le soutien des militants et elle n'a entendu personne présenter des remords pour d'autres paroles polémiques, comme le parallèle entre les migrants et "la fuite d'eau"... Et sur ce dernier point, Nadine Morano peut compter quelques soutiens, dont celui de Jean-François Copé, qui a tenté de défendre l'élue du Grand Est.

De fait, le bras de fer entre Nadine Morano et Nicolas Sarkozy, qui lui avait réclamé d'exprimer "des regrets" pour ne pas l'écarter des régionales, prend une tournure de plus en plus virulente. Comme le révèle Le Canard Enchaîné, devant ses proches, l'élue européenne est très dure avec l'ancien chef de l'Etat. "Sarko, il a perdu les pédales depuis longtemps. La preuve, en juillet, on ne l'a pas entendu sur la crise grecque, il a préféré aller au Cap Nègre. [...]  Et, sur les migrants, pareil : il a préféré aller en Corse. Si ça continue, les gens vont finir par lui dire : 'Casse toi, pauv' con!'".

Morano, Sarkozy et l'UDI

Nadine Morano mise auprès des cadres de LR sur une autre ligne de défense : toute cette polémique a été montée en épingle par les centristes. A droite, elle en est convaincue, les électeurs la soutiennent. L'hebdomadaire satirique livre son émotion : "J'ai reçu des milliers de mails et de lettres de soutien dont je vais apporter une partie dans une valise au siège du parti. Ils ne vont pas être déçus". Pour se sortir de cette mauvaise passe, la solution serait de s'affirmer face à l'UDI. "Je vais demander à Sarkozy d'intervenir auprès de Jean-Chritophe Lagarde pour qu'il s'excuse de m'avoir traitée de porte-parole du Ku Klux Klan", aurait-elle confié, selon Le Canard. En bureau politique, le président de LR n'a pas semblé prêt à exiger quoi que ce soit de ses amis centristes, lançant même à Nadine Morano : "Philippe Richert et toutes les têtes de listes dans les départements sont contre toi".

EN VIDEO - Nadine Morano avait une dernière chance pour présenter ses excuses :

"Investiture en Meurthe-et-Moselle : ce que Sarkozy a dit à Morano"

Crédit vignette - WITT/SIPA