Jean-Louis Masson : surréaliste discours sur le voile, le sénateur dérape encore

Jean-Louis Masson : surréaliste discours sur le voile, le sénateur dérape encore Le sénateur de Moselle a pris la parole lors du débat au Palais du Luxembourg mardi 29 octobre, sur la proposition de loi visant à interdire le port de signes religieux aux parents en sortie scolaire. Fustigeant le port du voile de manière ubuesque.

[Mis à jour le 30 octobre 2019 à 10h27] La proposition de loi visant à interdire le port de signes religieux pour les parents accompagnant les enfants en sorties scolaires a été adoptée au Sénat ce mardi 29 octobre, à l'issue d'un long débat. Au cours de celui-ci, c'est sans conteste la prise de parole du député sans étiquette Jean-Louis Masson qui a le plus étonné. Le parlementaire de Moselle s'est lancé dans une diatribe ubuesque, complètement hors de propos, présentant un argumentaire surréaliste pour fustiger le port du voile. "On parle beaucoup des femmes voilées, mais on ne parle pas du tout des enfants. Est-ce normal que vos enfants, vos petits-enfants, qui ne sont pas - je l'espère - habitués à côtoyer l'obscurantisme voilé, soient entourés de femmes voilées qui font du communautarisme ?" a-t-il débuté. Et d'oser ce parallèle : "On pourrait aussi sortir des sorcières de Halloween pour les sorties scolaires ! C'est scandaleux ! On a quand même le droit d'avoir des enfants qui sont pas pollués par ce prosélytisme et communautarisme ! [...] C'est aux communautaristes de s'aligner sur notre société, s'ils sont pas contents, il n'a qu'à retourner d'où ils viennent".

La prise de parole de Jean-Louis Masson a été massivement partagée sur les réseaux sociaux, de nombreux observateurs et internautes ont pointé les inepties du parlementaire, qui semble faire le procès du port du voile, considérant qu'il s'agit là de "communautarisme" et d'"obscurantisme". Sa dernière phrase manifeste une confusion, et semble indiquer qu'il établit une différence entre les Français musulmans et les autres, les premiers étant appelés à "retourner d'où ils viennent".

Ce n'est pas la première fois que le parlementaire dérape sur les sujets liés au vivre-ensemble. Le 13 octobre 2015, au Sénat, il déclarait : "L'immigration d'aujourd'hui, ce sont les terroristes de demain. [...] On nous a dit que l'immigration avait conduit à des gens qui étaient de très bons Français remarquables. Et c'est vrai, Necker, madame Curie, etc. C'était des Français remarquables. Simplement j'aurais voulu que la liste soit continuée". Jean-Louis Masson dont le discours avait alors duré plusieurs minutes n'avait été applaudi que par les deux seuls sénateurs du Front National : David Rachline et Stéphane Ravier. Le reste de l'hémicycle avait réagi par des sifflets et des huées.

Mais que risque Jean-Louis Masson ? Tous les sénateurs sont protégés par l'immunité parlementaire. Selon l'article 26 de la Constitution, "aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions". Depuis 1995, une procédure peut être engagée à l'encontre d'un parlementaire jusqu'à la condamnation même si son immunité n'est pas levée. Jean-Louis Masson ne pourra donc être condamné qu'à trois conditions :  si une plainte est déposée à son encontre, si ses pairs décident de lever son immunité parlementaire et enfin si le jugement aboutit sur une condamnation. 

Jean-Louis Masson est président du parti politique "Démocratie et République". Il siège au Sénat parmi les "non-inscrits". Il n'est donc affilié à aucun groupe politique, mais reste, par ses propos, proche de l'extrême droite. Ce n'est pas la première que ses propos provoquent une polémique.