Marine Le Pen enrage contre France 2 : "On m'a traitée comme jamais je n'ai été traitée"

Marine Le Pen enrage contre France 2 : "On m'a traitée comme jamais je n'ai été traitée" DPDA - "C'est Cuba, quoi". Marine Le Pen se dit "effondrée" et dénonce une "servilité du service public à l'égard de l'UMP et du PS". Pourquoi une telle colère alors que France 2 lui offre un prime time à 6 semaines des régionales ?

La présidente du Front national est furax. Décidément, le service public audiovisuel n'est pas sa tasse de thé. En mauvais termes avec les ondes de Radio France - elle appelle France Inter "radio Bolcho" -, Marine Le Pen est désormais "effondrée" par les manières de France 2, qui ose lui imposer 6 contradicteurs lors de l'émission "Des paroles et des actes", que la rédaction lui consacre ce jeudi 22 octobre en direct en prime time. France 2 avait été très critiquée par de nombreux journalistes et par l'état major du Parti socialiste et de Les Républicains, regrettant la "tribune" donnée au FN à quelques semaines des régionales. Pour que l'exposition qui lui est consacrée soit moins monopolisée, France 2 a donc décidé d'inviter ses principaux opposants aux élections dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon.

"On m’a traitée comme jamais je n’ai été traitée, avec autant de mépris, de discourtoise" a réagi la patronne du FN sur Europe 1. "Mon directeur de la presse a été informé à 23h40 et n’a donc pris connaissance de ce mail que ce matin. Nous sommes là dans un amateurisme total". Marine Le Pen a expliqué qu'elle ne s'opposait pas à l'idée de faire 6 débats à la télévision, mais pas lors de la même émission. "Le choix raisonnable aurait été de faire un débat un autre jour. Le fait d’allonger cette émission n’a évidemment aucun sens". Et de rajouter : "On peut faire ça, mais c’est Cuba, quoi". Après les bolcheviks de France Inter, les castristes de France 2.

En vidéo - Manuel Valls a lui-même réagi, dans l'Assemblée, à la cinquième invitation de Marine Le Pen dans DPDA :

"Un 5e "Des paroles et des actes" pour Marine Le Pen : la réponse de Manuel Valls"

Marine Le Pen avait, plus tôt dans la matinée, fait savoir au Figaro qu'elle s'estimait "sympa de ne pas les planter", tout en dénonçant une décision "prise en violation de la correction et de l'éducation la plus élémentaire". Mais derrière l'indignation, qu'elle ne craint pas de surjouer, Marine Le Pen sait très bien que France 2 veut une émission finalement plus cadrée, présentant davantage de pluralisme et de contradictions qu'elle ne l'aurait souhaité. Et certes, le service public s'y est attelé sous la pression des critiques. "Pourquoi paniquent-ils ? Craignent-ils, en réalité, d'être accusés de ma victoire ?" demande-t-elle au Figaro dans une question rhétorique. Et de dénoncer "leur servilité à l'égard de l'UMP et du PS", mais aussi Nicolas Sarkozy : "Qu'un ancien président de la République s'abaisse à aller réclamer que l'on interdise de parole la responsable du premier parti de France, cela en dit long sur lui".

Crédit image : SIPA