DPDA : Marine Le Pen refuse d'y participer, l'émission de David Pujadas est annulée

DPDA : Marine Le Pen refuse d'y participer, l'émission de David Pujadas est annulée Marine Le Pen dénonce l'amateurisme de l'équipe de DPDA. Elle considère que les conditions ne sont pas réunies pour participer à l'émission et l'a fait savoir à trois heures du direct. France Télévisions a donc finalement décidé d'annuler "Des paroles et des actes".

[Mis à jour le 22 octobre à 19h32] Marine Le Pen l'a finalement annoncé dans un communiqué : elle ne participera pas à l'émission "Des paroles et des actes", ce jeudi soir. "Je ne me rendrai pas ce soir à cette mascarade qu'est devenue depuis quelques heures l'émission de David Pujadas", déclare-t-elle. "Parce que je représente des millions d'électeurs français qui ont droit à la considération et au respect du service public, à moi, Monsieur Pujadas, on ne m'impose rien". Pour la présidente du FN, les conditions d'une participation "sereine" à l'émission ne sont donc pas réunies. A trois heures du direct, une telle annonce est du jamais vu pour une émission de cette envergure. S'agit-il d'un ultime coup de bluff ? Apparemment non. Suite à la diffusion du communiqué de la présidente du FN, France Télévisions a fait savoir que l'émission était tout simplement annulée.

Plus tôt, Marine Le Pen s'était déjà montré très sévère à l'endroit de David Pujadas : "L’amateurisme et la servilité de M. Pujadas ont transformé aujourd’hui l’organisation de cette émission en véritable pantalonnade. Y participer dans ces conditions serait indigne du respect dû aux Français, décidément mal traités par leur service public de télévision qu’ils financent pourtant par leurs impôts", écrivait-elle dans un communiqué. David Pujadas a eu l'occasion de lui répondre ce jeudi soir sur Europe 1 : "C'était une proposition, rien n'a été imposé à Marine Le Pen". Elle "a changé d'avis, c'est dommage pour elle, c'est dommage pour le débat", a-t-il ajouté. David Pujadas a par ailleurs précisé qu'un épisode de la série Castle serait diffusée à la place de l'émission.

Pourquoi un tel clash entre Le Pen et France 2 ?

L'organisation du prime time a donné lieu à des rebondissements et à des imbroglios assez surréalistes ce jeudi 22 octobre. La présidente du FN s'est estimée malmenée par les changements de programme décidés par l'équipe de DPDA, qui lui a imposé de nouveaux intervenants. David Pujadas et les journalistes de l'émission font les frais de la mauvaise humeur de la présidente du FN. Elle a déjà dénoncé sur Europe 1 "l'amateurisme de France 2" et assuré qu'elle "avait été traitée comme jamais elle n'a été traitée, avec autant de mépris et de discourtoisie". Et lorsqu'on lui demande si l'émission allait bien se faire, elle répond : "Je n'en sais rien, figurez-vous".

Marine Le Pen est très en colère car France 2 a décidé, de manière unilatérale, de rajouter à l'émission un débat de 40 minutes avec ses deux rivaux aux élections régionales dans le Nord-Pas-de-Calais Picardie, Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon. Une séquence qui viendrait se rajouter à celles déjà prévues : un débat avec Jean-Christophe Lagarde, le patron de l'UDI, un débat avec le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, un face à face avec les journalistes François Lenglet et Nathalie de Saint-Cricq, mais aussi deux autres confrontations, l'une avec une chef d'entreprise, une autre avec un père de famille ayant accueilli des migrants.

Les conditions de Marine Le Pen pour participer à DPDA

Face à la surenchère, la présidente du FN a posé ses conditions : elle souhaite que France 2 choisisse entre un débat avec Le Foll et Lagarde ou bien un autre avec Saintignon et Bertrand. "Soit ils organisent un débat un autre jour avec grand plaisir, soit ils maintiennent l'organisation grand guignolesque du dernier moment", a-t-elle confié au Figaro aujourd'hui. Auprès de la rédaction du quotidien, la patronne du Front national s'emporte contre les équipes de DPDA : "Pourquoi paniquent-ils ? Craignent-ils, en réalité, d'être accusés de ma victoire ?". Et de fustiger un format "ennuyeux", "trop long". Auprès d'eux, en off, elle a clairement fait savoir qu'elle était "effondrée par leur servilité à l'égard de l'UMP et du PS".

Marine Le Pen entendait bien ne pas se laisser dicter ses conditions. "Je ne renoncerai pas, malgré toutes les mauvaises manières qui me sont faites, pour une raison simple, c'est que je suis la voix de ceux qui n'en ont pas", s'est-elle justifié sur Europe1. La présidente du FN avait même rédigé un communiqué pour exprimer son indignation. Elle écrit notamment : "Jamais un tel traitement n’a été réservé par France 2 aux ténors des autres partis politiques, et que le manque de courtoisie et de correction de la chaîne à mon endroit est scandaleux. D’autant plus que je n’ai accepté au départ de participer à cette émission qu’à la grande insistance de David Pujadas, lequel a passé plus d’une heure dans mon bureau à cette seule fin".

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