Najat Vallaud-Belkacem et son soutien-gorge : elle répond à la chronique hallucinante du Point

Najat Vallaud-Belkacem et son soutien-gorge : elle répond à la chronique hallucinante du Point Dans un article publié sur Le Point, Jean-Paul Brighelli, célèbre pourfendeur de l'Education nationale, critiquait Najat Vallaud-Belkacem pour… son soutien-gorge. La ministre a été interrogée à la radio sur le sujet.

[Mis à jour le 10 novembre 2015 à 15h39] Najat Vallaud-Belkacem a répondu à la chronique de Jean-Paul Brighelli publiée vendredi dans Le Point et dont nous nous faisions l'écho dès vendredi soir. Sur France Info, la ministre de l'Education, venue présenter une nouvelle expérimentation sur la carte scolaire,  a d'abord remercié les soutiens reçus tout au long du week-end, après la publication du texte du polémiste proche de Nicolas Dupont-Aignan. Puis elle a balayé d'un revers de main le fond de cette chronique acerbe qui évoquait sa "stratégie de communication" basée sur ses bijoux et son "soutien-gorge". "Ce Monsieur ne mérite pas qu’on s’encombre l’esprit avec lui", s'est-elle contentée de répondre. "Moi, je ne m’encombre pas l’esprit avec quelqu’un qui, comme lui, se croit autorisé à donner des leçons sur l’école et commence par la qualifier de fabrique du crétin, c’est vous dire la finesse légendaire du personnage".

Najat Vallaud-Belkacem et "la ligne visible du soutif"

Najat Vallaud-Belkacem utiliserait "la ligne visible du soutif" (sic) pour peaufiner sa stratégie de communication. C'est en résumé ce qu'écrivait Jean-Paul Brighelli dans Le Point ce vendredi, en faisant référence à une question posée à la ministre de l'Education mardi 3 novembre, à l'Assemblée nationale, sur l'enseignement de l'allemand. Le célèbre essayiste, ancien enseignant et auteur de "La Fabrique du crétin", série d'ouvrages débutée en 2005, se lâchait sur le site de l'hebdomadaire, estimant que "le rouge à lèvres et les pendentifs aux oreilles", portés par Najat Vallaud-Belkacem lors des questions au gouvernement, faisaient office d'"écran de fumée". Et l'auteur provocateur de s'étonner de cette "stratégie inattendue de la part de l'ancienne thuriféraire des Droits de la femme".

L'article, publié dans la rubrique "Les invités du Point", était titré "Brighelli - Najat Vallaud-Belkacem : les dessous chics de la réforme du collège". Après un bon paragraphe de ces considérations bien peu consensuelles sur le maquillage, les bijoux et (donc) les sous-vêtements de la ministre, Jean-Paul Brighelli en venait finalement au fait : Najat Vallaud-Belkacem s'est littéralement moquée de Céleste Lett, le député LR de Sarreguemines, auteur de la question sur l'allemand. Comment ? En lui opposant ses atours, en riant à son intervention et en l'envoyant sans ménagement dans les cordes. Pour la ministre, l'allemand sera bien enseigné en seconde langue dès la 5e, ce qui permettra son développement à l'avenir. Point à la ligne.

Indignation et soutiens à Najat Vallaud-Belkacem sur Twitter

"L'allemand, comme le latin – et plus globalement tout ce qui ressort de la vraie culture – sera pourtant l'un des grands perdants de la prochaine réforme", contestait Brighelli dans sa chronique en sortant une artillerie de chiffres pour illustrer son propos. En somme selon lui, l'enseignement de la langue de Goethe va passer de 1,5 million d'heures-élèves aujourd'hui à un peu moins d'un million d'heures-élèves à la rentrée 2016. Puis l'intellectuel dénoncait un ministère où "l'incompétence le dispute [...] à la morgue et aux aveuglements idéologiques".

Jean-Paul Brighelli a lancé cette attaque contre Najat Vallaud-Belkacem au lendemain de la journée nationale contre le harcèlement à l'école et d'un vaste scandale sur les réseaux sociaux au sujet d'une vidéo qui a finalement été supprimée par Facebook. On y voyait un adolescent des environs de Cannes suivre une jeune fille dans une épicerie, puis lui soulever la jupe avant de lui donner une claque sur les fesses. Un comparse reproduisait le même geste sur une autre victime, quelques secondes plus tard, dans le même magasin.

Sur Twitter, les commentaires sur l'article du Point ont été nombreux dès vendredi soir avant que la polémique n'enfle le week-end dernier. Beaucoup ont pointé le caractère sexiste des propos du polémiste. Parmi les réactions, celle de l'actuelle secrétaire aux Droits des femmes, Pascale Boistard, qui a dénoncé une "insulte pour toutes les femmes" et jugé "grotesque" la multiplication des attaques contre celle qui l'a précédée de mai 2012 à avril 2014.

EN VIDEO - La réforme du collège a déjà provoqué des moments de tension à l'Assemblée nationale ces derniers mois, comme ici en mai 2015, après la publication du décret d'application de la réforme au Journal officiel.

"Chahut contre Najat Vallaud-Belkacem à l'Assemblée sur la réforme du collège"

PHOTO : Franck LODI/SIPA