Les ministres du gouvernement vont "vallser"
[Mis à jour le 10 février 2016 à 15h36] Le premier acte d'un bouleversement politique s'est joué ce mercredi matin. Laurent Fabius a annoncé, à la sortie du Conseil des ministres, qu'il quittait le ministère des Affaires étrangères. Il a été suivi par une communication de l'Elysée qui a annoncé sa nomination au sein du Conseil constitutionnel. Cette information n'est pas une surprise. Depuis plusieurs semaines, et même depuis la fin de la COP21, sa grande priorité ces 12 derniers mois, Laurent Fabius était donné sur le départ. Ses équipes auraient déjà commencé à faire leurs cartons depuis plusieurs jours. Ce qui pourrait surprendre en revanche, c'est l'importance du remaniement à venir. Un remaniement ministériel dont les dernières rumeurs laissent déjà entrevoir la date - celle de ce jeudi 11 février - et l'ampleur.
On parlait, après la déroute des régionales, d'un François Hollande trop isolé et en manque de marges de manoeuvres politiques pour réellement changer son équipe. Dans le Canard Enchaîné ce mercredi, plusieurs ministres admettent pourtant, un brin fébriles, que le remaniement sera un "gros truc", bien loin du simple ajustement annoncé. Oui, il faudra bien combler les départs, passés ou à venir, de Carole Delga ou de Sylvia Pinel. Mais avec le départ de Laurent Fabius, celui de Stéphane Le Foll, autre ministre clé du gouvernement qui devrait quitter le portefeuille de l'Agriculture, ce remaniement devrait aller au-delà.
EN VIDEO - Royal au Quai d'Orsay, Cosse à l'Écologie... les dés sont lancés pour la valse au gouvernement.
10 ministres du gouvernement dans le remaniement
Au total une dizaine de portefeuilles seraient dans le viseur de François Hollande, et non des moindres : le quai d'Orsay bien sur, mais aussi d'Environnement, la Culture, l'Agriculture ou encore celui des Affaires sociales et de la Fonction publique. Traduite en patronymes, cette liste irait de Laurent Fabius à Ségolène Royal en passant par Marisol Touraine, Stéphane Le Foll, Marylise Lebranchu, Fleur Pellerin... Du mouvement est aussi annoncé pour Emmanuel Macron et Michel Sapin à Bercy. L'option d'un remplacement de Manuel Valls à Matignon, bien que peu probable, a elle aussi pris de l'envergure ces dernières heures.
Un an avant la présidentielle, François Hollande aura en tout cas à coeur de soigner sa gauche et, sans doute, de rééquilibrer son équipe, sa politique mais aussi son casting (de Valls à Macron) étant souvent jugés trop "à droite" pour la majorité des socialistes. La preuve ? Hier le nom de Martine Aubry a circulé avant que celle-ci soit contrainte de démentir de "fausses rumeurs". Ceux de plusieurs écologistes (Emmanuelle Cosse, François de Rugy, Barbara Pompili) ont suivi aujourd'hui et sont désormais clairement dans les rangs des "ministrables". Après le débauchage raté de Nicolas Hulot il y a quelques jours, les écolos pourraient ainsi faire leur retour au gouvernement. Une autre option qui était tombée aux oubliettes.