Une nouvelle affaire Bygmalion à Levallois ?

Une nouvelle affaire Bygmalion à Levallois ? Les choix du maire sont pointés du doigt par un rapport de la chambre régionale des comptes sur la gestion de la ville de Levallois. Le nom de la société Bygmalion est à nouveau mentionné dans ce document…

[Mis à jour le 11 février à 19h25] Ce rapport risque de faire grand bruit… France Bleu a réussi à se procurer un document émis par la chambre régionale des comptes sur la gestion de la ville de Levallois dont Patrick Balkany est maire. Et au milieu des accusations, un nom attire l'œil : Bygmalion. Une société bien connue puisqu'elle est suspectée d'avoir émis des fausses factures pour des conventions UMP qui n'ont jamais eu lieu. Une magouille présumée qui aurait permis à Nicolas Sarkozy de décharger ses comptes de campagne de 2012 d'environ 18,5 millions d'euros pour les passer sur la note de son parti. D'après le document publié par France Bleu, Patrick Balkany aurait lui aussi bénéficié des services douteux de la société Bygmalion.

Dans la gestion de Levallois, c'est un marché "d'accompagnement et de conseil en communication" daté de janvier 2012, en pleine campagne présidentielle donc, qui est pointé du doigt. La somme en jeu, 218 029 euros, pour "la mise à disposition de consultants". D'après l'enquête des juges, la procédure d'appel d'offres aurait "cherché à favoriser l'attributaire". Bygmalion aurait donc été pistonné alors même que ses tarifs étaient plus élevés que ceux de ses concurrents. Mais ce n'est pas tout : la société aurait pu là aussi avoir émis de fausses factures. Les prestations de Bygmalion sont en effet qualifiées d'"incertaines" dans le document de la chambre régionale des comptes. La société aurait été bien en peine de fournir des preuves de l'intervention de ses consultants, tout au plus des diaporamas qui ne donnent que très peu d'indices. En réalité, les liens entre Patrick Balkany et la société Bygmalion sont bien connus de la justice. Une enquête a été ouverte en 2014 après un dépôt de plainte contre X de l'association des contribuables de Levallois pour détournement de fonds publics.

Ce n'est malheureusement pas la seule irrégularité que les juges ont constaté dans la gestion de la ville par Patrick Balkany. Des anomalies dans les comptes ont été régulièrement relevés sur la période de 2007 à 2013. Au total, près de 177 millions d'euros auraient été "oubliés", selon les juges. Par ailleurs, la dette de Levallois est plus qu'importante - la commune est la plus endétée de France - et pourrait être difficilement remboursée. Le document parle de "perspectives incertaines" du fait d'une mauvaise maîtrise des charges et souligne que des emprunts toxiques auraient été contractés. Patrick Balkany a toujours affirmé le contraire tout comme le fait que sa ville avait une excellente capacité de remboursement.