Nicolas Sarkozy mis en examen : peut-il vraiment se présenter à la présidentielle ?

Nicolas Sarkozy mis en examen : peut-il vraiment se présenter à la présidentielle ? Nicolas Sarkozy a été mis en examen dans l'affaire du financement de sa campagne de 2012. Ce pourrait être le clap de fin pour l'élection présidentielle de 2017.

[Mis à jour le 17 février 2016 à 11h19] La décision est tombée mardi soir : Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour financement illégal de sa campagne pour l'élection présidentielle de 2012. Son avocat, Me Thierry Herzog, a pourtant fait part de sa "satisfaction". L'ancien chef de l'Etat est en effet écarté du volet portant sur les fausses factures de Bygmalion où il interviendra seulement sous le statut de témoin assisté. Tout de même, il s'agit de la deuxième mise en examen de Nicolas Sarkozy. Le président des Républicains est également soupçonné de corruption et de trafic d'influence dans le dossier des écoutes. Dès lors, doit-il se retirer de la course pour l'élection présidentielle de 2017 avant même de s'être officiellement déclaré candidat ?

"Financement de la campagne 2012: Sarkozy mis en examen"

"Etre mis en examen n'empêche pas d'être candidat à l'élection présidentielle car il y a la présomption d'innocence", a tenu à affirmer Me Thierry Herzog sur Europe 1 ce mercredi matin. "Mais je vais vous dire une chose plus importante encore, avoir été condamné n'empêche pas d'être candidat à la primaire" de la droite et du centre, a-t-il ajouté en référence à la condamnation d'Alain Juppé dans l'affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris, en 2004. Effectivement, dans la loi organique du 6 novembre 1962 (modifiée le 5 avril 2006, relative aux modalités de candidature), rien ne s'oppose à ce que Nicolas Sarkozy entame le processus de désignation du président de la République. Mis à part que les candidats à la présidentielle doivent faire preuve de "dignité morale". Une notion qui n'est pas "précisément définie", comme l'indique le site Vie-Publique.

Si aucun obstacle légal ne barre la route de Nicolas Sarkozy, on peut toutefois se demander si ses électeurs ne lui retireront pas sa confiance après cette nouvelle mise en examen – qui ne vaut pas culpabilité, rappelons-le. Ses proches veulent croire, qu'au contraire, cette épreuve resserrera les rangs. "Ses supporters vont trouver ça totalement injuste. Ça va les galvaniser", affirme ainsi un ancien conseiller de l'Elysée au Parisien. Mais certains commencent à douter. "Nous vivons dans une époque où une mise en examen, même injustifiée, même si elle ne débouche pas sur une condamnation, atteint la réputation des personnes", a déclaré Henri Guaino sur BFMTV, mercredi matin. Et du côté des opposants à l'ancien chef de l'Etat, on imagine déjà la fin de son ambition politique. "Jamais je n'aurais imaginé être candidat si j'étais mis en examen", avait par avance envoyé Jean-François Copé lors de sa déclaration de candidature sur France 2, dimanche. Le maire de Meaux est seulement témoin assisté dans l'affaire Bygmalion.