Jean-Marie Le Pen : les rats du FN, Henri IV, la fêlure... L'étonnante lettre adressée à sa fille

Jean-Marie Le Pen : les rats du FN, Henri IV, la fêlure... L'étonnante lettre adressée à sa fille Le patriarche du FN se place en donneur de leçons dans une lettre ouverte adressée à Marine Le Pen. Il laisse entendre que son concours est indispensable au parti.

C'est un homme encore manifestement blessé par son exclusion du Front national - parti dont il demeure juridiquement encore président d'honneur - qui a pris la plume pour exprimer sa colère. Jean-Marie Le Pen profite de la cure de silence médiatique à laquelle s'astreint sa fille pour attirer l'attention des journalistes et des militants frontistes sur le risque de division qu'il entrevoit au sein de son parti. Considérant que "gagner la bataille de 2017 est un impératif catégorique", il assure dans une lettre adressée à la présidente du FN qu'il faut "refermer au plus tôt la faille ouverte, qui, déjà, suscite les ambitions chez de potentiels candidats qui, par leur seule présence, menaceraient vos chances de figurer au second tour".

Jean-Marie Le Pen ne tourne pas autour du pot. Il ne l'a jamais fait. Certes, il ne rentre pas dans les accusations ad nominem, mais il use d'un vocabulaire toujours aussi imagé pour qualifier l'influence de Florian Philippot sur le Front national, qui s'est notamment manifestée lors du dernier congrès frontiste. "La montagne accouchait d'une souris, et quelques rats s'essayaient au grignotage : l'un voulait supprimer le nom Front National, l'autre le défilé du 1er mai", écrit le "Menhir".  Lui, en revanche, estime avoir toujours oeuvré pour "l'unité" de son parti. Et rappelle, innocemment, que c'est lui qui a créé Cotelec, cet organisme qui "a aidé par ses prêts les candidats aux élections régionales".

Et Le Pen se compara à Henri IV

Dans son long message, le patriarche n'a pas pu s'empêcher de revenir sur son exclusion, qu'il qualifie de "mauvaise action" et de "mauvaise affaire". D'abord parce que son bannissement a créé "un malaise" qui menacerait l'unité du FN. "A l'image du vase brisé de Sully Prudhomme, la fêlure peut devenir brisure", écrit-il. L'homme revendique sur cet événement une analyse politique, et feint de reléguer au second plan ses sentiments personnels : "Victime de cette infamie diffamatoire, en dépit des blessures intimes, et plaçant la France et les Français d'abord, je dirai à l'instar du Roi Henri IV : 'La violente amour que je leur porte m'a rendu plus facile le pardon'".

Crédit image - ZIHNIOGLU KAMIL/SIPA