Présidentielle 2017 : Rama Yade candidate, mais très seule

Rama Yade était l'invitée du 20H de TF1, ce jeudi soir. Elle s'est déclarée candidate à l'élection présidentielle de 2017...

[Mis à jour le 21 avril 2016 à 22h53] Rama Yade tente donc un retour fracassant sur le devant de la scène politique. L'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, fâchée avec la droite, mais aussi avec le centre, a annoncé qu'elle était candidate à l'élection présidentielle de 2017 au 20 heures de TF1 ce jeudi soir. Le tout sans se présenter à la primaire de la droite et du centre en fin d'année. Cette candidature est une surprise, même si des informations du Parisien et d'Europe 1 indiquaient que l'ancienne secrétaire d'Etat s'apprêtait à se déclarer. "Je ne peux rien vous dire mais vous avez bien compris…", indiquait l'entourage de Rama Yade avant le journal télévisé. Sur Facebook, la page officielle de la femme politique appelait ses abonnés à regarder TF1 ce soir avec un hashtag, #présidentielles2017. A quelques heures du journal télévisé, les éléments de communication semblaient tous lancés.

EN VIDEO - Rama Yade sur le plateau de TF1.

Un site a en effet été mis en ligne ce jeudi matin avec un nom calibré pour une campagne, "La France qui ose". Si en fin de journée, la page n'affichait qu'un monochrome noir, elle donnait auparavant quelques informations sur les intentions de Rama Yade. Dans un texte aux côtés d'une photo d'elle, l'ancienne conseillère régionale d'Ile-de-France affirmait vouloir "mobiliser les Français pour une société de l'innovation" et "abattre les monopoles privés dirigés par la même oligarchie qui se refile les postes", rapporte Europe 1. Et une phrase semblait faire office de slogan de la campagne qui s'annonce : "Ils ne sont pas le recours, le recours, c'est vous : le peuple français". Ces mêmes mots sont d'ailleurs inscrits sur la bannière qui surplombe le nouveau compte Twitter créé pour l'occasion.

Rama Yade isolée

Reste que Rama Yade est une femme politique isolée, sans soutien fort. Celle qui fut la "rebelle" du gouvernement Fillon est allée, depuis 2008, de défaites politiques en clashs avec les différents partis qui l'ont accueillie en son sein. Lors des municipales de 2008, elle est candidate sur la liste de Nicole Goueta, maire UMP sortante de Colombes. Battue par la liste PS, elle siègera de manière très éparse jusqu'en 2014 sur les bancs de l'opposition municipale. Mais c'est l'élection suivante, les européennes de 2009, qui provoquent une vraie rupture avec Nicolas Sarkozy, alors président de la République. La ministre refuse en effet de conduire la liste UMP en Ile-de-France. Elle ne veut pas quitter le gouvernement pour partir siéger à Strasbourg. Nicolas Sarkozy et François Fillon ne lui garderont une place (au secrétariat d'Etat aux Sports) que grâce à sa popularité.

Rama Yade sera candidate l'année suivante sur la liste de Valérie Pécresse aux élections régionales, non sans quelques tractations. Elle est élue au conseil régional d'Ile-de-France. Mais à la fin de l'année, elle est débarquée sans ménagement du gouvernement. Elle adhère alors au Parti radical de Jean-Louis Borloo tout en restant membre de l'UMP. En 2012, Rama Yade est candidate aux législatives, dans la deuxième circonscription des Hauts-de-Seine. Elle n'a déjà plus le soutien de l'UMP qui a investi Manuel Aeschlimann et est éliminée dès le premier tour, après une campagne violente.

Deux ans plus tard, en rupture désormais nette avec la droite, elle tente de prendre la tête du Parti radical, après le départ de Jean-Louis Borloo pour raison de santé. Battue par Laurent Hénart, elle tente de faire invalider le scrutin en justice. Elle perd son procès et doit verser 51 000 euros de frais de justice à son parti et son nouveau dirigeant... Un nouvel échec sera enregistré en février 2015. Cette fois, c'est à la tête de la liste de l'UDI pour les régionales en Ile-de-France que s'est présentée Rama Yade. De nouveau, cette candidature se solde par un échec. Son exclusion du Parti radical, et donc de l'UDI, a été prononcée à la rentrée dernière sur fond de dénigrement et utilisation douteuse des fichiers de militants.

C'est donc sans mandat, sans parti et avec une série d'échecs au compteur que se présente Rama Yade aujourd'hui pour le scrutin présidentiel. Sur Twitter, elle a affirmé être soutenue par plusieurs petites formations comme l'Alliance écologiste, le Parti libéral démocrate, le rassemblement éco-citoyen, le Cercle de la diversité et Démocratie 21. Suffisant pour obtenir les 500 signatures d'élus nécessaires pour se présenter ?