Michel Sapin et l'affaire de la culotte : une explication "en tête à tête" avec la journaliste
[Mis à jour le 11 mai 2016 à 11h25] Il commence par dénoncer des "faits" présentés de manière "calomnieuse et injurieuse". Puis il finit par raconter les excuses qu'il a présentées à l'époque à l'intéressée. En pleine affaire Denis Baupin, Michel Sapin a diffusé un communiqué dans lequel il revient sur une autre affaire : "celle de la culotte". Dans un livre paru il y a plusieurs semaines, L'Elysée Off, des journalistes Aziz Zemouri et Stéphanie Marteau (Fayard), le ministre de l'Economie était en effet cité dans un chapitre consacré au machisme en politique, allant parfois jusqu'à une forme de traitement dégradant pour les femmes voire jusqu'au harcèlement. Lors de Forum de Davos en 2015, il aurait fait "claquer l'élastique de la culotte" d'une journaliste qui s'était baissée pour ramasser un stylo.
Dans son communiqué publié tard dans la soirée du 10 mai 2016, Michel Sapin regrette que son "démenti catégorique", doublé "des précisions apportées par le collectif 'bas les pattes'", n'aient pas suffi à lever la suspicion. Il se voit donc contraint de "ramener cet épisode à sa juste valeur", d'autant plus après les révélations sur les agissements présumés de Denis Baupin. Pour le locataire de Bercy, il y a bien eu un "geste déplacé" lors d'un déplacement à Davos en 2015. Mais celui-ci se serait limité à "une remarque sur [la] tenue vestimentaire" d'une journaliste. Michel Sapin admet par ailleurs avoir posé la main sur le dos de l'intéressée. Mais nulle mention de ses sous vêtements dans le communiqué.
Michel Sapin : "La journaliste a demandé à me voir"
"Il n'y avait dans mon attitude aucune volonté agressive ou sexiste, mais le seul fait d'avoir choqué la personne en question démontre que ces paroles et ce geste étaient inappropriés, et j'en ai été et en suis encore désolé", écrit-il aujourd'hui. Michel Sapin ajoute qu'une explication a eu lieu avec la journaliste en question "dans les minutes qui ont suivi" l'incident. "La journaliste a demandé à me voir en tête à tête pour me faire part de son indignation. Je lui ai évidemment présenté mes très sincères excuses", explique Michel Sapin.
L'intéressée aurait même envoyé un message au ministre la veille de la parution du livre qui revenait sur cet épisode. "Elle déplorait la manière dont l'épisode de Davos était raconté", assure ce proche de François Hollande. "Je considère cette histoire réglée, entre vous et moi, depuis le jour même", aurait-elle écrit au ministre. Rappelant ses convictions "contre toutes les formes d'avilissement, d'agression, de brutalité dont sont trop souvent victimes les femmes", Michel Sapin conclut qu'il ne faut pas confondre son faux pas avec "la gravité d'un harcèlement ou d'une agression sexuelle".