Présidentielle 2017 : le plan machiavélique qui lierait Hollande à Macron et qui inquiète Valls

Présidentielle 2017 : le plan machiavélique qui lierait Hollande à Macron et qui inquiète Valls PRESIDENTIELLE 2017 - Le Premier ministre et son entourage craindraient une forme de pacte politique entre François Hollande et Emmanuel Macron, selon le Canard Enchaîné.

Ce n'est pas un secret, les ambitions d'Emmanuel Macron et sa propension à s'imaginer en homme providentiel agacent considérablement Manuel Valls. Le Premier ministre, plutôt taiseux à son endroit depuis sa démission, n'a toutefois pas manqué de rappeler mardi soir, lors de son séminaire de rentrée, qu'"il n'y a pas de place pour les aventures individuelles". Et d'ajouter, en s'adressant bien élégamment à son ancien ministre : "C'est ne rien comprendre à l'histoire qui s'est invitée, à la tragédie parfois, à la mort qui s'est imposée au cours de ces dernières années, c'est ne rien comprendre aux aspirations du peuple français".

Si Manuel Valls s'autorise les tacles publics à destination d'Emmanuel Macron, c'est parce qu'il veut incarner, lui, la loyauté politique à l'égard de François Hollande, et par-delà lui, à l'égard des institutions et, même, à l'égard de l'appareil socialiste. Reste que le Premier ministre n'est plus tout à fait certain que cette ligne de conduite s'avérera payante. Ses messages distillés ça et là en meetings et dans la presse, sur l'unité et l'éthique nécessaire en politique, pourraient aussi être émis en direction de François Hollande...

Un pacte Hollande-Macron ?

Selon le Canard Enchaîné, le locataire de Matignon s'interrogerait aujourd'hui sur "l'opération Macron" et sur la possibilité qu'elle ait été montée, conjointement, par le président et son ancien ministre de l'Economie. Le palmipède, qui décèle dans ces doutes un brin de "paranoïa", explique ainsi le plan secret qui inquiéterait le Premier ministre et son entourage : "Macron va se maintenir dans la course présidentielle jusqu'en janvier, pour 'coincer Bayrou'. Mais une fois Hollande vainqueur de la primaire socialiste, Macron se retirera pour ne pas éliminer la gauche du second tour". 

Cerise sur le gâteau, pour finaliser le tour de passe-passe, une fois réélu, François Hollande nommerait Emmanuel Macron Premier ministre pour son prochain quinquennat. En réalité, la nature des relations entre le président et son ancien conseiller est difficile à définir. Dans leurs ouvrage ""Conversation privées avec le président", publié cet été, Antonin André et Karim Rissouli révélait cette confidence de François Hollande : "Macron est un garçon gentil. Un garçon simple. Et il m'est totalement fidèle. Il m'a rejoint en 2010, il a fait la campagne à mes côtés avec Sapin. Il s'occupait des chiffrages. Il a accepté de diviser son salaire par dix en venant travailler à l'Elysée avec moi !". Voilà pour la démonstration de lucidité politique.

Si, comme cela a été rapporté, Emmanuel Macron a refusé de reporter sa démission et de déclarer son soutien à François Hollande pour 2017 - ce que le président exigeait de lui -, alors il vraisemblable que les deux hommes ne partagent plus rien en commun, et surtout pas une vision commune de leur avenir politique.

Crédit vignette - Francois Mori/AP/SIPA