Alain Juppé "n'aime pas les flics" et "déteste les juges"

Alain Juppé "n'aime pas les flics" et "déteste les juges" Alain Juppé aurait eu des mots durs envers les policiers et les juges en 2010, d'après le livre à paraître d'Anna Cabana.

[Mis à jour le 24 octobre 2016 à 11h33] Nouveau livre, nouvelle polémique en puissance. La phrase date de 2010 mais pourrait bien mettre Alain Juppé dans l'embarras alors que les policiers descendent dans la rue pour exprimer leur colère. A l'époque, le maire de Bordeaux négocie son retour au gouvernement après avoir été contraint de démissionner suite à sa défaite aux législatives, en 2007. Et les arguments avancés alors étaient pour le moins abruptes d'après Anna Cabana, chef du service politique du JDD, qui publie "Un fantasme nommé Juppé".

Après avoir refusé de prendre place au Quai d'Orsay – "je ne veux pas porter ton cartable", aurait-il dit à Nicolas Sarkozy -, Alain Juppé aurait également décliné le ministère de l'Intérieur. "Je ne veux pas l'Intérieur, je n'aime pas les flics", aurait-il affirmé. Garde des sceaux alors ? "Pas la Justice. Je déteste les juges", aurait simplement balayé celui qui est aujourd'hui candidat à la primaire de la droite. Ces propos relayés par le JDD et Europe 1 dimanche font écho à ceux tenus par François Hollande auprès des deux journalistes du Monde, auteur d'"Un président ne devrait pas dire ça…". Le chef de l'Etat y décrit la justice comme une "institution de lâcheté" et estime que les magistrats "se planquent" et "jouent les vertueux".

Les policiers manifestent depuis une semaine pour exprimer leur ras-le-bol avec comme élément déclencheur la violente agression au cocktail Molotov de quatre de leurs collègues à Viry-Châtillon, le 8 octobre dernier. Les fonctionnaires demandent plus de moyens, une évolution de leurs conditions de travail et notamment une réforme concernant les cas de légitime défense. Dans les colonnes du JDD, le patron des policiers, Jean-Marc Falcone, se dit "pas favorable à ce stade" à une réforme mais explique que les forces de l'ordre auraient pu tirer à Viry-Châtillon. "On les attaque, on les empêche de sortir de leur voiture, on menace de les brûler, à mon sens tous les éléments constitutifs de la légitime défense étaient engagés", a-t-il affirmé. Les deux policiers brûlés sont "hors de danger" d'après un médecin de l'hôpital Saint-Louis, à Paris, mais "leur parcours médical n'est pas terminé (...) ça va être encore très long" pour ce qui concerne les "blessures fonctionnelles et esthétiques".

EN VIDEO - Alain Juppé : les policiers "ont besoin de considération"

"Manifestations des policiers : Alain Juppé dénonce des conditions de travail difficiles"

Crédit photo : UGO AMEZ/SIPA