Damien Philippot : le frère de Florian Philippot privé d'assemblée

Damien Philippot : le frère de Florian Philippot privé d'assemblée DAMIEN PHILIPPOT - Damien Philippot, le frère de Florian Philippot, était aussi candidat FN aux législatives. Comme son frère, il a été battu par un candidat LREM au 2e tour...

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[Mis à jour le 18 juin 2017 à 21h57] Damien Philippot, frère du n°2 du FN, n'est finalement pas élu dans la 1e circonscription de l'Aisne dans laquelle il se présentait, quand son frère a lui-même été battu dans la 6e circonscription de Moselle, également par un candidat LREM. Damien Philippot est en effet dépassé par son adversaire LREM Aude Bono-Vandorme, arrivée en tête avec 56,22% des voix, à l'issue des élections législatives de ce dimanche. Damien Philippot n'a, lui, recueilli que 43,78% des suffrages (voir les résultats des législatives complets pour le département de l'Aisne). Il était candidat pour le FN, mais ce n'était pas le Philippot qu'on croit. Nous parlons ici de Damien Philippot, le frère de Florian Philippot. Beaucoup moins médiatique que son célèbre frère, il s'est engagé en politique il y a peu. Il s'était présenté à Laon, dans la 1re circonscription de l'Aisne. Et avait fait mieux que son frère lors du premier tour de ces législatives. Alors que Florian Philippot dépassait à peine les 23% du côté de Forbach, en Moselle, Damien Philippot se qualifiait ici avec 26,13% des suffrages, derrière la candidate de la République en Marche Aude Bono-Vandorme et ses 28,79% (voir les résultats des législatives à Laon). 

Pourtant, sur le terrain, le candidat du FN avait tout du fantôme... Damien Philippot aura été très difficile à trouver pendant cette campagne. Bien sûr, il a assuré des déplacements et des visites à Laon et ses environs ces dernières semaines, mais sans les annoncer et en les relayant a posteriori seulement sur les réseaux sociaux. Aucun rendez-vous à son agenda, pas de meeting ou de réunion publique programmées... C'est à croire que Damien Philippot a évité micros et caméras, qu'affectionne particulièrement son frère, pendant toute la campagne. L'Express, qui a enquêté sur cette étonnante discrétion, n'a pas pu obtenir d'interview du candidat. Cette stratégie semble risquée quand on sait que le candidat FN fait face à Aude Bono-Vandorme, déjà bien implantée localement.

Mais ce jeu de cache-cache avec les médias a sans doute une explication. Damien Philippot est l'ancien directeur adjoint au département Opinion et stratégies d'entreprise de l'Ifop. Un institut de sondage qui mesure régulièrement l'opinion sur des sujets et des personnalités politiques. L'Express écrit qu'il "entretient depuis 2009 des contacts réguliers avec Marine Le Pen mais de façon très confidentielle". Mais attention : quand VSD le soupçonnait il y a quelques années de donner des tuyaux sous le manteau à son frère ou à d'autres cadres du FN, issus des études de l'institut, l'Ifop exigeait immédiatement un droit de réponse dans la presse (lire notre article de novembre 2015 et son droit de réponse). Damien Philippot obtiendra d'ailleurs la condamnation du magazine fin 2016, au moment où il rejoindra l'équipe de campagne de Marine Le Pen (1000 euros d'amende, 500 euros avec sursis pour la journaliste, 2500 euros de dommages et intérêts et 2000 euros pour rembourser ses frais de procédure).

La candidature de Damien Philippot aux législatives à Laon et dans les environs aura au moins eu le mérite de confirmer ses liens avec le FN et de lever les ambiguïtés. Et le territoire choisi n'est pas le fruit du hasard. A Laon, Marine Le Pen était arrivée en tête avec 28,84% des suffrages au premier tour de la présidentielle, plus de sept points devant Emmanuel Macron, même si au second tour le candidat d'En Marche avait nettement repris l'avantage. Dans la circonscription en elle-même, la candidate du FN avait en revanche surclassé son rival avec 35,8% contre 18,6% au premier tour et près de 52% contre 48% au second. C'est peu dire que le Front espère ici un résultat aux législatives élevé et, pourquoi pas, faire entrer un Philippot à l'Assemblée.