Kader Arif revient sur l'affaire AWF : "J'ai fait le choix très difficile de partir, en étant abîmé"

Kader Arif revient sur l'affaire AWF : "J'ai fait le choix très difficile de partir, en étant abîmé" L'ancien ministre dit ne pas en vouloir à François Hollande et assure avoir pris la bonne décision en quittant le gouvernement fin 2014, lorsque son nom a été associé à une affaire judiciaire.

Il n'en avait jamais parlé en ces termes. Kader Arif est revenu dans ".pol" (l'émission de Linternaute.com, avec le Huffington Post, le JDD et le Lab Europe 1) sur l'affaire AWF, qui lui a valu son limogeage du gouvernement fin 2014. "J'ai fait le choix très difficile de partir, en étant abîmé. [...] Moi je me sens très serein sur cette question-là", répond-il lorsqu'on l'interroge sur le sujet, affirmant par ailleurs ne pas avoir été entendu par le parquet. En a-t-il voulu à François Hollande ? Kader Arif, qui demeure pour l'heure hors de cause dans l'affaire et qui n'a pas été mis en examen, assume la ligne fixée par le président sur la transparence et l'exemplarité des membres du gouvernement. "J'ai pris la bonne décision par respect au gouvernement dans lequel j'étais". Et d'ajouter, avec une pointe d'aigreur : "Bien sûr qu'on est affecté, qu'on est touché. Il se trouve que je ne suis protégé par rien. Je suis un enfant de pauvres, qui a eu une immense chance grâce à la République de pouvoir occuper ces fonctions qui ont été et sont les miennes, en travaillant. J'essaie encore de faire mon travail du mieux que je peux. [...] Le plus blessant c'est la remise en cause de sa propre vie".

L'extrait en vidéo

"Kader Arif revient sur l'affaire AWF"

Rappelons qu'en décembre 2015, le Parquet national financier ouvre une information judiciaire pour favoritisme, confiée à deux juges d'instruction dans l'affaire dite "AWF", du nom d'une société appartenant au frère de Kader Arif. La justice s'interroge sur des soupçons de favoritisme qui aurait pu conduire à l'obtention de marchés publics avec le conseil régional de Midi-Pyrénées. Les contrats mis en cause représenteraient plusieurs millions d'euros de 2009 à 2014. La société AWF a par ailleurs déployé ses services pour le ministre Kader Arif, et pour la campagne présidentielle de François Hollande en 2011. Le chef de l'Etat, dans ses confessions auprès des journalistes du Monde, aurait tenu ces propos, rapportés dans "Un président ne devrait pas dire ça" : "Dans le système politique actuel, faire travailler son frère est un problème. Tout manquement, qui n'est même pas illégal, à une règle, mais qui paraît être une légèreté, est considéré comme blâmable".