Alexandre Bissonette : le tueur présumé de Québec fan de Marine Le Pen ?
Il n'était pas vraiment politisé, il n'était pas militant ou engagé, mais nourrissait des idées d'extrême droite qu'il manifestait ça et là sur les réseaux sociaux. Alexandre Bissonnette, le principal suspect de la fusillade qui a fait 6 morts dans une mosquée de Québec, est décrit par les médias d'outre-Atlantique comme un jeune homme très timide, isolé, manifestement mal dans sa peau. Il aurait appelé lui-même les services d'urgence, 15 minutes après l'attentat, et averti les forces de l'ordre pour se rendre et "parler de son geste", explique un inspecteur de police à Paris Match.
Sur les réseaux sociaux, sur plusieurs sites Internet canadiens, forums et médias, son admiration pour Marine Le Pen est mise en avant. Le jeune homme est en effet décrit comme "fan" de la présidente du FN. Quant est-il réellement ?
- Alexandre Bissonnette était en effet abonné à la page Facebook de Marine Le Pen, nous apprend Radio Canada, ainsi qu'à d'autres pages créées en soutien à la candidate à la présidentielle française.
- Selon plusieurs internautes qui avaient échangé avec lui avant le drame, il mettait en avant des positions qu'il partageait avec le FN, comme avec d'autres formations militantes. François Deschamps, un responsable de l'association "Bienvenue aux réfugiés - Ville de Québec" a fait ce constat dans La Presse : "C'est avec douleur et colère que nous apprenons l'identité du terroriste Alexandre Bissonnette, malheureusement connu de plusieurs militants à Québec pour ses prises de position identitaires, pro-Marine Le Pen et antiféministes à l'université de Laval (où il étudiait ndlr) et sur les réseaux sociaux".
- Le jeune homme est décrit par The Globe and Mail comme "intéressé par l'extrême droite" depuis la venue de la candidate à la présidentielle dans la ville de Québec, en mars 2016.
- Alexandre Bissonnette n'a jamais exprimé de soutiens publics à Marine Le Pen ou à son parti politique sur les pages Facebook auxquelles il était abonnées. Il était par ailleurs abonné à la page de Donald Trump et à d'autres n'ayant aucun lien politique avec le FN.
EN VIDEO - Le profil du suspect
Alexandre Bissonnette : "spécial", "introverti", "antiféministe"
"Il aimait parler de politique, mais n'a jamais eu de propos déplacés (ni) n'a jamais manifesté d'admiration pour des politiciens extrémistes", témoigne un jeune homme qui l'a fréquenté au journal 7sur7. D'autres témoignages, recueillis par le journal en ligne La Presse, donnent un éclairage de sa personnalité : "Il me semblait le plus classique des conservateurs de droite. Il n'avait jamais évoqué la violence comme vecteur d'action politique", explique un étudiant. Un autre : "Il ne disait jamais rien, il se laissait piler sur les pieds. En parlant avec des gens qui l'ont côtoyé un peu après le secondaire, semblerait-il que ça avait fait de lui quelqu'un de très facilement manipulable, très influençable".
"Sincèrement, je ne suis pas tant surpris que son nom sorte suite à la tragédie. Il a toujours été spécial". Moqué au lycée, "il répondait avec des insultes, et les confrontations semblaient l'amuser. Il traitait les filles de putes", ajoute une ancienne camarade de classe. Sur les réseaux sociaux, Alexandre Bissonnette avait pris l'habitude de s'attaquer aux droits des femmes, utilisant le terme "féminazi" explique encore François Deschamps dans La Presse.