Richard Ferrand sur les "cyberattaques russes" : "Un coup de com' ? On ne joue pas à ça"
Le secrétaire général d'En Marche, premier soutien d'Emmanuel Macron, est longuement revenu dans .pol sur les attaques et les "calomnies" dont le candidat à la présidentielle fait l'objet.
Il a publié une tribune dans Le Monde pour alerter l'opinion et les pouvoirs publics de "cyber-attaques" dont Emmanuel Macron ferait l'objet. Richard Ferrand, invité de ".pol", l'émission politique de Linternaute.com, du Lab Europe1, du JDD et du Huffington Post, a très largement étayé son propos, insistant sur le fait que certaines "grandes puissances n'ont pas intérêt à ce que l'Europe devienne ce que, avec Emmanuel Macron, nous voulons en faire". Concrètement, le secrétaire général d'En Marche explique qu'il dispose d'"indices graves et concordants" sur "des attaques calomnieuses de certains médias et des attaques sur le site du candidat" à la présidentielle. "Dans sa stratégie, la Russie entend étendre son influence et peser sur le cours des choses. Il y a quelques décennies c'était les espions à la James Bond, aujourd'hui c'est autre chose", dit-il, considérant que l'ancien ministre n'est pas pris pour cible par hasard : "Pourquoi Macron ? Parce qu'il porte une vision d'Europe puissance, d'Europe forte. Nous sommes convaincus que l'Europe doit s'affermir tant sur le plan diplomatique que sur le plan militaire".
Un coup de com' ? "Si c'était vrai, je ne vous le dirais pas"
"Lorsque des médias étrangers détenus par un Etat étranger se font systématiquement le relais non seulement de propos hostiles, mais à la limite de la calomnie […], vous sentez bien qu'il y a une volonté de nuire", assure le député du Finistère. Interrogé spécifiquement sur les médias qui colportent ces "rumeurs", il s'appuie sur une longue revue de presse : "Il est dit sur Sputnik que 'Monsieur Macron est soutenu par l'oligarque français Drahi', 'il est le candidat du Medef et de ces affairistes qui confondent l'industrie avec un immense jeu de Monopoly mais tout en évitant la case prison'. [...] Quand on laisse filtrer : 'Assange dispose d'informations compromettantes', c'est quoi ? C'est la menace et le soupçon ! On a envie de dire : 'Lesquelles ? Mettez-les sur la table !'".
Et si, au fond, toute cette affaire permettait à Emmanuel Macron de se construire une image d'homme à abattre lors de l'élection présidentielle ? Lorsqu'on soulève l'hypothèse d'un coup de com', Richard Ferrand s'insurge : "On joue pas à ça. Je n'ai pas besoin d'ennemi. Je dis simplement qu'on ne peut pas tolérer en France des ingérences dans notre démocratie". Et d'ajouter : "Est-ce que vous poseriez la même question à un autre lanceur d'alerte ? Je considère que j'ai des indices graves et concordants qui légitiment que je demande aux plus hautes autorités de l'Etat de mettre en examen la situation que je lui soumets" [...] Ça serait bien qu'on s'intéresse à la pensée, plutôt qu'aux prétendues arrière-pensées. Quelles preuves avez-vous qu'il s'agit là d'une démarche visant à construire un coup de com' ? Si c'était (un coup de com') je vous ne le dirais pas, et par ailleurs, je vous dis que c'est absurde !".